Tataouine: Grève générale ouverte pour la mise en œuvre de l’Accord El Kamour

Les habitants de Tataouine ont répondu, ce vendredi 3 juillet 2020, à l’appel de l’Union régionale du travail à Tataouine, en observant une grève générale ouverte. Cette grève touche les établissements de la fonction publique et du secteur public, en plus des compagnies installées dans la région.
Toutes les administrations ont fermé leurs portes et les services ont été suspendus, à l’exception d

es secteurs vitaux comme le transport, la santé et tout ce qui a un lien avec les examens nationaux.
Salem Bounahas, membre du bureau exécutif de l’Union régionale du travail à Tataouine, a déclaré que les compagnies pétrolières installées au désert et les sociétés de construction vont suspendre leurs activités à partir de ce soir. Le débrayage continue jusqu’à ce que le gouvernement réagisse aux réclamations des habitants de la région en plus de l’application de l’accord d’El Kamour.

Les décisions annoncées par le gouvernement en faveur du gouvernorat de Tataouine, à l’issue d’un conseil ministériel tenu le 1er juillet, ont ravivé la flamme de la contestation sociale dans la région. La coordination du sit-in d’El Kamour, un site pétrolier où des jeunes chômeurs ont bloqué début juin dernier le passage des camions appartenant à six sociétés d’exploitation des hydrocarbures, et l’Union régionale de travail de Tataouine ont annoncé leur rejet des mesures gouvernementales et décidé de durcir leur mobilisation pour l’activation d’un accord signé en 2017 et portant sur le développement de la région et la création de milliers d’emplois.

Pour sa part, la coordination du sit-in d’El Kamour a rejeté les décisions annoncées en faveur de la région à l’issue du conseil ministériel et promis de durcir la mobilisation pour obliger l’Etat à respecter ses engagements.
«Le gouvernement cherche à gagner du temps. Les mesures annoncées n’ont aucun rapport avec l’accord conclu en 2017 », a précisé la coordination dans un communiqué. Et d’ajouter : «Une série de nouvelles protestations seront organisées. Cela fait plus de trois ans que les jeunes militent en faveur du développement de notre région marginalisée. On ne va pas se contenter de ces petites manifestations qui prouvent que le gouvernement ne compte pas tenir ses promesses».

Des protestations sociales émaillées de violents heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants, il y a une dizaine de jours entre des jeunes chômeurs et les forces de l’ordre. Ces protestations ont commencé début juin quand des dizaines de protestataires avaient monté onze tentes et bloqué le passage des camions appartenant à six sociétés d’exploitation de gaz et de pétrole près d’El Kamour.
L’Union régionale du travail de Tataouine avait également décrété une grève générale régionale dans la région le 22 juin dernier.

L’accord porte aussi sur le recrutement de 1500 jeunes dans les compagnies pétrolières (1000 en 2017 et 500 en 2018), de 3000 autres jeunes dans la Société d’entretien de l’environnement et l’octroi de la subvention de recherche de travail de 500 dinars aux chômeurs.
L’accord n’a pas été entièrement appliqué, et à peine 44,4% des promesses faites par l’exécutif ont été respectées, selon l’ONG I Watch.
Pour rappel, le président de la République, Kaïs Saied, avait rencontré en janvier dernier des représentants des protestataires d’El Kamour, les invitant à proposer des idées de projets sans attendre l’Etat.

par: Arab Observer

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