Tunisie: L’Arrestation de Abdelkarim Harouni et Mondher Ounissi

Les autorités de sécurité tunisiennes ont arrêté , mardi soir, deux des plus éminents dirigeants du mouvement Ennahdha, Abdelkarim Harouni et Mondher Ounissi ,dans le cadre de la dernière série d’arrestations en Tunisie.

Le président du conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, Abdelkarim Harouni, a été arrêté, ce mardi 5 septembre 2023, confirme le conseiller politique au sein du mouvement Riadh Chaibi.

Le président par intérim du mouvement Ennahdha, Mondher Ounissi a également été arrêté dans la soirée. Il était au centre de la polémique liée aux enregistrements fuités de ses conversations avec la journaliste Chahrazed Akacha.

Abdelkarim Harouni a été assigné à résidence, samedi 2 septembre 2023, sur décision du ministre de l’Intérieur, Kamel Feki. Une décision prise conformément à l’article 5 du décret du 26 janvier 1978, réglementant l’état d’urgence, « le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée, de toute personne, résidant dans une des zones prévues à l’article 2 dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics desdites zones ».

Mondher Ounissi est impliqué dans l’affaire d’enregistrements fuités circulant sur les réseaux sociaux depuis dimanche 3 septembre 2023. Il s’agit de conversations entre Chahrazed Akacha et Mondher Ounissi.

On y entend le président du mouvement Ennahdha révéler avoir rencontré Othman, Hussein et Omar Jenayah, mais aussi, critiquer une grande partie des figures d’Ennahdha et accuser l’un d’entre eux de recevoir de l’argent de l’étranger.

Publiés initialement par la page « Sayeb Salah », la journaliste assure qu’elle n’est pas la source de la fuite, mais que le responsable est Mondher Ounissi. Elle l’accuse de complicité avec le pouvoir en place et de vouloir mettre la main sur le mouvement Ennahdha.

Mondher Ounissi a, quant à lui, remis en cause l’authenticité des enregistrements, assurant qu’il s’agit d’enregistrements fabriqués réalisés par une intelligence artificielle.

Dans cette affaire, une plainte a été déposée aujourd’hui par l’homme d’affaires Othman Jenayah et son fils Hussein Jenayah. Ce dernier a soutenu, sur sa page Facebook, que « l’enregistrement fuité n’est qu’un tissu de mensonges et de calomnies ».

Plus tôt dans la journée, l’ancien dirigeant au sein d’Ennahdha et ex-chef du gouvernement Hamadi Jebali a, lui aussi, arrêté avant d’être remis en liberté après quelques heures. Selon l’avocat Samir Dilou, il a été auditionné pendant sept heures à propos des recrutements et des nominations effectués alors qu’il était à la tête du gouvernement.

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