Turquie et Proche-Orient arabe histoire d’une relation complexe





L’empire ottoman avait dominé la région durant des siècles. Ankara fut sévèrement puni au traité de Sèvres de 1920, même s’il regagna des territoires par la guerre et par la négociation (traité de Lausanne, 1923). L’histoire est donc un élément clé de la relation monde turc-monde arabe.

 

Dans la bouteille à l’encre que sont devenus le Proche- et le Moyen-Orient, les intérêts croisés ou à fronts renversés sont difficiles à identifier ou à apprécier. Il n’en reste pas moins que, vu de certains pays arabes, Ankara est accusé d’avoir aidé l’État islamique (mais l’Arabie Séoudite et le Qatar l’ont été aussi), cela pour affaiblir le régime syrien « chiite » et surtout les Kurdes de la région (sunnites, mais non arabes). La Turquie intervient militairement et à son compte sur le sol syrien, pourchassant les Kurdes, mais avait de bonnes relations avec le gouvernement kurde de facto qui s’était installé dans le Kurdistan irakien, avec la bénédiction des États-Unis.

L’Irak, toujours aussi décomposé, est dirigé par des chiites, régime allié des chiites iraniens et, en compagnie des Kurdes, tente de réduire au sol l’État islamique, aidé dans le ciel par la coalition internationale.

Sur le plan diplomatique, Ankara s’est rapproché de Moscou, d’une façon d’ailleurs houleuse, la Russie étant pourtant l’allié principal de Damas, bête noire d’Ankara. Parallèlement, la Turquie a obtenu une « rente de situation » auprès de la chancelière allemande dans le dossier des migrants que l’Allemagne a elle-même créé en 2015 (envoi de deux fois trois milliards d’euros et réouverture contre toute attente des négociations d’adhésion).

Bref, les antagonismes ne demandent qu’à s’épanouir.


Related Articles

Back to top button