UE: Accord sur le plan de relance de 750 milliards d’euros

Les Vingt-Sept sont enfin tombés d’accord sur le plan de relance post-coronavirus. L’annonce a été faite mardi 21 juillet au petit matin par le président du Conseil européen Charles Michel, après un sommet marathon, théâtre d’une bataille acharnée entre les pays “frugaux” et le couple franco-allemand. “Dea l!”, a tweeté le Belge Charles Michel.

Les négociations ont été très difficiles entre deux camps dont les positions semblaient, à de nombreux égards, inconciliables. D’un côté, la grande majorité des Vingt-Sept, emmenés par Paris et Berlin, qui militaient pour des aides massives aux pays les plus touchés par la crise, au premier rang desquels l’Italie et l’Espagne. De l’autre, les « frugaux »  Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark. et leur allié finlandais, qui auront monnayé jusqu’au bout leur ralliement à un projet auquel ils sont philosophiquement opposés, celui d’une Union plus fédérale et plus intégrée.

Finalement, Emmanuel Macron et Angela Merkel, qui ont pesé de tout leur poids politique afin d’amadouer leurs partenaires récalcitrants, estiment avoir sauvé l’essentiel, au prix de concessions importantes.
Pour soutenir l’économie européenne, qui affronte une récession historique, le plan de relance prévoit un fonds de 750 milliards d’euros, qui pourront être empruntés par la Commission sur les marchés. Il se décompose en 390 milliards de subventions, qui seront allouées aux États les plus frappés par la pandémie. Ce sera la dette commune à rembourser par les 27.

Cette émission de dette commune, une première, repose sur une proposition franco-allemande, qui suscitait une farouche opposition de la part des pays dits «frugaux» (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède) rejoints par la Finlande.

Outre ces subventions, 360 milliards d’euros seront disponibles pour des prêts, remboursables par le pays demandeur. Le plan de relance est adossé au budget à long terme de (2021-2027), qui prévoit une dotation de 1074 milliards d’euros, soit 154 milliards d’euros par an.

À plusieurs reprises, les pays «frugaux», taxés par certains de «radins», ont menacé de faire capoter ce plan massif de soutien à l’économie, qui profiterait avant tout aux pays du sud comme l’Italie et l’Espagne. Ces pays les plus touchés par l’épidémie sont aussi jugés jugés trop laxistes en matière budgétaire par leurs partenaires du nord.

Pour vaincre leurs réticences, le président du Conseil européen, Charles Michel, a dû revoir sa proposition initiale et leur fournir des gages. Notamment en révisant à la baisse les 500 milliards de subventions prévues au départ et défendues par Berlin et Paris.

Mais aussi en augmentant de façon substantielle les rabais accordés à ces pays, qui jugent leurs contributions nettes au budget de l’UE disproportionnées. La correction accordée à l’Allemagne reste stable.

Par rapport à la proposition initiale de Charles Michel, ces hausses des rabais vont de 22 % pour les Pays-Bas à 138 % pour l’Autriche.

«Pour la première fois dans l’histoire européenne, le budget est lié aux objectifs climatiques, pour la première fois, de respect de l’État de droit devient une condition pour l’octroi des fonds», a annoncé Charles Michel.

Cette condition rencontrait une forte opposition de la Pologne et la Hongrie, deux pays dans le collimateur de la Commission et du Parlement européen qui ont enclenché une procédure à leur encontre pour des violations de l’État de droit.

Viktor Orban, qui avait fait planer des menaces de veto au sommet, a réclamé la fin de cette procédure dite de «l’article 7» à l’encontre de son pays, qui peut en théorie déboucher sur des sanctions. La presse hongroise pro-Orban a salué une «grande victoire».

par: Arab Observer

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