Un coup d’Etat militaire renverse le président nigérien Mohamed Bazoum

Des militaires ont affirmé mercredi soir avoir renversé le régime du président nigérien Mohamed Bazoum, dans une déclaration lue par l’un d’entre eux à la télévision nationale à Niamey, au nom d’un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

“Nous, forces de défense et de sécurité, réunis au sein du CNSP, avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez”, celui du président Bazoum, a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue. “Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale”, a-t-il ajouté.

“Toutes les institutions issues de la 7e république sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l’expédition des affaires courantes, les forces de défense et de sécurité gèrent la situation, il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s’ingérer”, indique en outre la déclaration.

Par ailleurs, “les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à la stabilisation de la situation” et “un couvre-feu est instauré à compter de ce jour de 22h00 à 05h00 sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre”.

Cette déclaration des militaires est intervenue à l’issue d’une journée de tensions à Niamey, marquée par ce que le régime a appelé “un mouvement d’humeur” de la garde présidentielle qui retient le président Bazoum dans sa résidence officielle depuis mercredi matin.

Il a affirmé “l’attachement” du CNSP au “respect de tous les engagements souscrits par le Niger”, rassurant également “la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains”.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, “condamne fermement le changement anticonstitutionnel de gouvernement” au Niger, a déclaré son porte-parole mercredi.

Antonio Guterres est “profondément troublé” par la détention du Président Mohamed Bazoum par des membres de la Garde présidentielle, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué. “Le Secrétaire général appelle à la cessation immédiate de toutes les actions qui sapent les principes démocratiques au Niger”.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à la “libération immédiate” du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par des soldats nigériens. Ces derniers encerclent le palais présidentiel et affirment avoir pris le pouvoir.

“Je me suis entretenu avec le président Bazoum plus tôt dans la matinée et je lui ai dit clairement que les États-Unis le soutenaient résolument en tant que président démocratiquement élu du Niger. Nous demandons sa libération immédiate”, a déclaré M. Blinken, en visite en Nouvelle-Zélande.

Le Niger, dont l’histoire est jalonnée de coups d’Etat, est l’un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence djihadiste. Ses deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires putschistes, se sont tournés vers d’autres partenaires, dont la Russie.

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