Un tribunal tunisien gèle les comptes de Rached Ghannouchi et d’autres

Un tribunal tunisien a gelé mardi les comptes bancaires du chef du mouvement de la Fraternité Ennahdha Rached Ghannouchi, et d’autres personnes, dans le cadre de l’enquête judiciaire en rapport avec le blanchiment d’argent à travers des associations.

Le Comité tunisien des analyses financières a publié un communiqué informant les banques qu’elles devaient “appliquer immédiatement la décision du juge d’instruction du pôle antiterroriste”.

Parmi les personnes figurant sur cette liste figurent Rached Ghannouchi, son fils Mouadh, l’ancien Premier ministre Hamadi Jebali et l’ancien ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem, qui sont tous des membres importants du parti Ennahdha. Le communiqué n’a pas fait état des raisons pour lesquelles cet ordre avait été donné.

Avec cette décision de justice, les différentes institutions bancaires et de la poste tunisienne, sont tenues de geler les avoirs de ces individus, et leurs comptes, et d’adresser un relevé de ces comptes au juge d’instruction en charge de l’enquête.

Un tribunal avait déjà imposé fin mai une interdiction de voyager à M. Ghannouchi dans le cadre d’une enquête pour entrave à la justice en lien avec les assassinats de deux opposants en 2013.

M. Jebali fait l’objet d’une enquête pour soupçons de “blanchiment d’argent” en lien avec des transferts de fonds depuis l’étranger à destination d’une œuvre de charité en Tunisie. Il a été interpellé fin juin avant d’être remis en liberté quatre jours plus tard. Il doit comparaître devant un tribunal antiterroriste le 20 juillet.

La longue crise politique traversée par la Tunisie a pris un nouveau tour en juillet 2021, lorsque M. Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement, dominé par Ennahdha.

La semaine dernière, il a dévoilé un projet de nouvelle Constitution controversé, il doit être soumis à un référendum le 25 juillet. Ce projet accorde de vastes pouvoirs au chef de l’Etat, marquant une rupture avec le système plutôt parlementaire en place depuis 2014, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative.

par: Arab Observer

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