Une journée d’affrontements et de manifestations partout en France

La France a connu un 10 septembre sous tensions, avec des centaines des manifestations et d’interpellations lors d’une mobilisation née sur les réseaux sociaux, dont l’ampleur a dépassé celle du 1er mai avec près de 200.000 participants
La France a connu une matinée agitée dans le sillage de l’appel à Bloquons tout né sur les réseaux sociaux et qui devrait permettre de jauger la colère sociale, dans un pays en pleine crise politique. La mobilisation policière est forte et les actions des manifestants sont restées sous contrôle mais plusieurs manifestations se poursuivent.
Environ 80.000 gendarmes et policiers sont mobilisés et aucun blocage ne sera toléré, avait affirmé le ministre de l’intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau. Selon un bilan à la mi-journée, la police aurait procédé à près de 300 interpellations à travers le pays. Plusieurs manifestations sont toujours en cours.
Blocages d’infrastructures de transports, de sites symboliques ou de lycées, manifestations, grève de la carte bancaire… En ce jour de passation de pouvoir entre Sébastien Lecornu et son prédecesseur François Bayrou tout juste évincé de Matignon, et huit jours avant une mobilisation syndicale, une myriade d’actions ont débuté dès l’aube dans les métropoles, les petites villes et les campagnes. La mobilisation semble toutefois avoir été contenue, dans l’ensemble, en raison de la forte présence des forces de l’ordre.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur , 596 rassemblements et 253 blocages ont été recensés, rassemblant au total 197 000 participants.
En fin d’après-midi, 473 personnes avaient été interpellées dont 203 à Paris, et 339 placées en garde à vue dont 106 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.
Pour sa première prise de parole depuis sa nomination mardi soir, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions mercredi lors de sa prise de fonctions afin de trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement et l’adoption d’un budget.
Après cette journée, soutenue seulement par la CGT et Solidaires du côté des syndicats, l’intersyndicale appelle à son tour les salariés à la grève le 18 septembre.
Cette mobilisation est un succès, a salué la CGT dans un communiqué. Sa leader, Sophie Binet, a souhaité sur RTL que celle du 18 le soit encore plus.