Yémen : les combattants séparatistes progressent contre les forces gouvernementales à Aden





Le gouvernement yéménite perd de plus en plus de terrain à Aden, dans le sud du pays. Le palais présidentiel, où plusieurs ministres se trouvaient encore il y a quelques jours, est désormais encerclé par des combattants séparatistes.

Deux jours après la prise, par des combattants séparatistes du sud du Yémen, du siège transitoire du gouvernement yéménite à Aden, c’est désormais le palais présidentiel qui est encerclé par les mêmes séparatistes, mardi 30 janvier.

Le Premier ministre, Ahmed ben Dagher, et des membres du gouvernement résidaient ces derniers jours au palais. Le président, Abd Rabbo Mansour Hadi, est quant à lui réfugié en Arabie saoudite.

La coalition sous commandement saoudien, qui intervient militairement au Yémen depuis 2015, a appelé dans la nuit de lundi à mardi à un cessez-le-feu immédiat. Les séparatistes n’ont pas encore réagi à cette requête.

Une nouvelle dimension au conflit

La crise qui a éclaté le 28 janvier entre les séparatistes et le gouvernement du président Hadi, soutenu par l’Arabie saoudite, a donné une nouvelle dimension au conflit qui voit s’affronter depuis trois ans le gouvernement et les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.

Les séparatistes étaient précédemment alliés au gouvernement, mais la relation s’est tendue après le limogeage en 2017 du gouverneur d’Aden, Aidarous al-Zoubaidi, qui a formé un Conseil de transition du sud (STC), une autorité parallèle dominée par des séparatistes. Le STC avait fixé un ultimatum au gouvernement, exigeant que le Premier ministre, accusé de corruption, soit limogé avant le 28 janvier. À l’expiration de cet ultimatum, les combats ont aussitôt éclaté dans Aden.

“On s’aperçoit que cette tendance indépendantiste prend de l’importance et avec le soutien manifeste des Émirats arabes unis, on arrive à une situation ou les sudistes vont essayer de forcer le destin et essayer de retrouver leur indépendance”, a analysé François Frison-Roche, directeur de recherche au CNRS.

Le Yémen du sud était un État indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990 et les séparatistes y sont restés puissants. Dans certains quartiers, ils semblent en bien meilleure position que les unités gouvernementales, selon des habitants.

Les combats ont fait au moins 36 morts et 185 blessés depuis dimanche, selon le Comité international de la Croix-Rouge.


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