Yoav Gallant: L’armée israélienne mène des opérations au cœur de la ville de Gaza

L’armée israélienne se trouve désormais au cœur de la ville de Gaza, dans le nord, où les combats au sol et la campagne de bombardement se sont intensifiés ces derniers jours pour détruire le Hamas, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant.

L’armée israélienne opère mercredi dans le centre de la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien où la situation de centaines de milliers de civils toujours présents est de plus en plus désastreuse après un mois de guerre meurtrière.

Il n’y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages, a ajouté le ministre israélien. Plus de 240 personnes ont été enlevées, selon Israël, le jour de l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

Au moins 1400 personnes sont mortes, en majorité des civils tués le jour même de l’attaque du Hamas, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.

Face à une situation humanitaire catastrophique dans le petit territoire assiégé, les appels au cessez-le-feu se sont multipliés de la part de l’ONU, d’ONGs, de dirigeants du monde arabe et d’autres pays.

Nos demandes incessantes pour la mise en place d’un cessez-le-feu immédiat sont restées sans réponse, a déploré mardi soir l’organisation Médecins sans frontières (MSF) qui a annoncé la mort d’un de ses employés dans un bombardement contre le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de Gaza-ville. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé les parties à mettre fin aux souffrances des civils, déplorant une faillite morale.

Cette organisation a annoncé mardi qu’un de ses convois d’aide humanitaire vers l’hôpital al-Quds du Croissant-Rouge palestinien avait été ciblé par des tirs, dont il n’a pas précisé la provenance. Ce ne sont pas des conditions dans lesquelles le personnel humanitaire peut travailler, a déclaré William Schomburg, responsable local du CICR.

Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), citant les chiffres du ministère de la santé du Hamas, 192 personnels de santé ont été tués depuis le début de la guerre.

L’idée d’un cessez-le-feu a aussi été rejetée par les Etats-Unis, proches alliés d’Israël, qui préconisent plutôt des pauses humanitaires, et insistent sur le droit d’Israël à se défendre.

Selon plusieurs sources diplomatiques, les ministres des Affaires étrangères du G7, réunis à Tokyo, cherchent mercredi à s’unir pour appeler à des “pauses humanitaires”.

Pour les 2,4 millions d’habitants de Gaza, le désespoir est intense après un mois de bombardements ininterrompus. “Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous”, a imploré mardi Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements à Rafah, dans le sud du territoire.

Piégés dans leur territoire de 362 km2, les Gazaouis sont aussi soumis depuis le 9 octobre à un siège total qui les prive de livraisons d’eau, d’électricité et de nourriture.

Dans le nord, “de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé” mardi, selon l’OCHA, qui a dénombré 650 camions d’aide humanitaire entrés sur le territoire depuis le 21 octobre par Rafah, seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël avec l’Egypte.

Dans le sud, il faut “quatre à six heures d’attente en moyenne pour recevoir la moitié d’une portion de pain normale”, a précisé l’OCHA, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés, ont pu être évacuées mardi par Rafah.

L’armée israélienne a multiplié les appels aux civils à quitter le nord pour se réfugier au sud, plus sûr selon elle. Mais les bombardements continuent de toucher aussi cette partie du territoire, où s’entassent des centaines de milliers de déplacés. Le territoire compte plus d’1,5 million de déplacés internes.

 

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