Colère en Turquie après la mort d’Ebru Timtik en prison

Ebru Timtik est décédée jeudi 27 août, 28 jours après son admission à l’hôpital, à Istanbul et après 238 jours d’une grève de la faim qu’elle observait pour réclamer un procès équitable , un décès qui a suscité une vive indignation en Turquie.. L’avocate avait été condamnée l’année dernière à plus de treize ans de prison.

Des dizaines de milliers d’hommes politiques et de militants sur ces sites ont tenu à publier des messages par lesquels ils condamnaient le crime et l’intransigeance du régime dans le traitement du cas de l’avocate susmentionnée et de sa collègue.

« Ce décès est une honte pour l’histoire de la justice turque », a déclaré vendredi 28 août le barreau d’Istanbul dans un communiqué, énumérant les violations du droit au procès équitable dont ont été victimes Ebru Timtik et d’autres membres de l’Association des avocats contemporains.

Remplacement des juges qui avaient ordonné leur libération, verdict annoncé sans que la défense ait pu proprement s’exprimer: leur procès a été totalement « injuste », s’est indigné le barreau d’Istanbul.

« Ebru Timtik a été envoyée à la mort sous nos yeux », a aussi réagi sur Twitter Sezgin Tanrikulu, député du CHP (social-démocrate).

« Nous l’avons perdue à cause d’une justice et des politiques aveugles. Son seul souhait était un procès équitable et honnête », a-t-il ajouté.

La mort de l’avocate a ému de nombreux représentants de la société civile et élus en Turquie, mais aussi en Europe.

Le Conseil des barreaux européens (CCBE), composé des barreaux de 45 pays en Europe, s’est dit « sous le choc » à la suite du décès d’Ebru Timtik.

Dans une lettre adressée au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CCBE lui demande de « tout faire en son pouvoir pour sauver l’avocat Aytac Unsal », qui continue sa grève de faim, « d’une fin aussi tragique ».

Pour Bruxelles, le décès d’Ebru Timtik met en évidence « de graves lacunes » du système judiciaire turc.
Le sort « tragique » de l’avocate « illustre douloureusement le besoin urgent pour les autorités turques de traiter de manière crédible la situation des droits de l’homme dans le pays », a déclaré Peter Stano, porte-parole de la Commission européenne.

Les deux avocats susmentionnés ont entamé une grève de la faim le 3 février, sur le lieu de leur détention dans la prison du quartier de Silvri à Istanbul.

Des appels ont été lancés pour faire pression sur le gouvernement pour qu’il les libère en raison de la grave détérioration de leur état de santé, mais ils ont été rejetés par le régime turc et ses pouvoirs judiciaires.

par: Arab Observer

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