AIEA: L’Iran ne respectait pas ses obligations nucléaires

Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a officiellement constaté jeudi que l’Iran ne respectait pas ses obligations nucléaires pour la première fois en 20 ans, une décision qui pourrait entraîner de nouvelles tensions et déclencher un effort pour rétablir les sanctions des Nations unies contre Téhéran dans le courant de l’année.
Dix-neuf pays membres du conseil d’administration de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont voté en faveur de la résolution, selon des diplomates qui se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat pour décrire le résultat du vote à huis clos.
La Russie, la Chine et le Burkina Faso s’y sont opposés, 11 se sont abstenus et deux n’ont pas voté.
Dans le projet de résolution consulté par les médias, le conseil des gouverneurs demande à nouveau à l’Iran de fournir sans délai des réponses dans le cadre d’une enquête de longue haleine sur les traces d’uranium trouvées sur plusieurs sites que Téhéran n’a pas déclarés comme étant des sites nucléaires.
À Bruxelles, la Commission européenne a exprimé son soutien au texte et a appelé l’Iran à rétablir une coopération totale avec l’agence et à mettre pleinement en œuvre ses obligations.
Nous appelons l’Iran à faire preuve de retenue et à éviter toute mesure susceptible d’aggraver la situation, a déclaré un porte-parole de la Commission jeudi après-midi.
Les responsables occidentaux soupçonnent que ces traces d’uranium pourraient apporter la preuve que l’Iran avait un programme secret d’armement nucléaire jusqu’en 2003.
La résolution a été proposée par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis.
Le vote intervient à un moment délicat, alors que les tensions dans la région ne cessent de grimper.
Mercredi, le département d’État américain a annoncé qu’il réduisait la présence de personnel non essentiel au Moyen-Orient.
La Commission européenne a déclaré que sa présence diplomatique limitée sur le terrain avait été tenue au courant du plan du Pentagone, mais qu’aucun ordre d’évacuation ne serait donné à son personnel pour le moment.
Le président américain Donald Trump a précédemment déclaré qu’Israël ou Washington pourraient mener des frappes aériennes visant les installations nucléaires iraniennes si les négociations échouaient.