Aoun et Hariri ne parviennent pas à s’entendre pour former le gouvernement libanais

La réunion tant attendue entre le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri pour accélérer la formation du gouvernement a échoué ce lundi après-midi. Les deux responsables se sont lancés des accusations alors que la tension est remontée dans la rue.

La réunion entre le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri a duré une petite vingtaine de minutes. L’ambiance est tendue et les propos échangés sont lapidaires.

La réunion lundi entre M. Hariri et M. Aoun a également viré aux accusations acerbes et publiques entre les deux hommes, faisant craindre une impasse totale. Aucune nouvelle date de réunion n’a été annoncée.

Sur le perron du palais présidentiel, Saad Hariri adresse des critiques acerbes au chef de l’État, qu’il accuse implicitement de violer la Constitution et de vouloir coûte que coûte obtenir le tiers de blocage dans le prochain gouvernement.

“Le travail du Premier ministre désigné n’est pas de remplir des papiers (…) et ce n’est pas au président de la République de former un gouvernement”, a lancé frontalement M. Hariri lors d’une conférence de presse.

Le qualifiant d'”unique et dernière chance pour le pays”, il a réitéré son attachement à un gouvernement de technocrates, réclamé à l’international “chargé de lancer des réformes et de stopper l’effondrement” et de débloquer une aide étrangère substantielle.

La mine grave, le ton saccadé, M. Hariri a assuré avoir soumis au président Aoun une “ébauche” de gouvernement “depuis 100 jours”, avant de la dévoiler à la presse, les noms de ministres à l’appui.

La réponse de la présidence ne se fait pas attendre. Le conseiller politique de Michel Aoun dément en bloc les accusations : pas de tiers de blocage, aucune intention de s’emparer des prérogatives du Premier ministre. Dans le même temps, le président est déterminé à jouer pleinement son rôle de partenaire dans le processus de formation du gouvernement, martèle le conseiller lors d’un point de presse.

À peine la joute verbale terminée, la livre libanaise a repris sa chute face au dollar. À Beyrouth, des groupes de jeunes en colère ont commencé à fermer des routes dans les quartiers à majorité sunnite, la communauté dont est issu le Premier ministre.

par: Arab Observer

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