Les blocs parlementaires tunisiens accusent Ghannouchi de dictature

Trois blocs parlementaires tunisiens (le Bloc Démocratique, le Bloc Réformiste( Al Islah) et le Bloc Tahya Tounes) ont accusé Rached Ghannouchi, qui occupe le poste de Président du Parlement, d’exercer la dictature au Parlement.

Dans une conférence de presse conjointe organisée ce jeudi matin 8 juillet, les blocs parlementaires tunisiens ont annoncé un boycott des travaux du bureau du parlement, des réunions consensuelles des chefs des blocs et des réunions des commissions, et ils menacent de boycotter les sessions plénières de l’ARP et d’engager des mouvements d’escalade.

Les président du bloc de la Réforme Hassouna Nasfi et le président du bloc Tahya Tounes Mustafa Ben Ahmed a condamné aujourd’hui la politique de deux poids deux mesures adoptée par le bureau du Parlement et son président Rached Ghannouchi.

Les deux politiciens ont critiqué la violence qui a eu lieu sous le dôme du Parlement, estimant que les auteurs de la violence doivent faire l’objet de poursuites pénales.

Ils ont également dénoncé les multiples infractions aux règles procédurales par le bureau de l’ARP, qui n’est en réalité qu’un organe administratif.

Le chef du bloc de Tahya Tounes, Mustapha Ben Ahmed a expliqué que ces décisions s’inscrivent suite à l’assassinat du parlement tunisien par le président du mouvement Ennahdha, et par ses alliés.

“Aussi bien Rached Ghannouchi que ses associés ont fini par réduire le parlement à son bureau quand bien même le rôle de ce dernier est purement administratif et de gestion, avec comme corollaire la marginalisation de la séance plénière”, déplore Ben Ahmed.

Ce dernier a observé que le parlement fonctionne selon des procédures exceptionnelles, alors qu’ont dernièrement été “passés en force” des accords qui n’ont rien à voir avec les procédures en question ou avec la situation financière et sanitaire du pays, réclamant la programmation de deux séances à l’ARP: l’une avec le ministre de la Santé pour le suivi de la situation épidémiologique, et l’autre avec la ministre de la Justice consacrée au fameux rapport d’inspection du ministère de la Justice.

De son côté, le chef du bloc Al Islah, Hassouna Nasfi a estimé que Rached Ghannouchi est tenu de poursuivre devant la justice les députés Seifeddine Makhlouf et Sahbi Smara pour leur agression physique contre la présidente du bloc du parti destourien libre, et ce au même titre qu’il avait porté plainte contre Abir Moussi au prétexte de perturber les travaux de l’ARP.

Par ailleurs, le président du bloc démocrate, Noomane El Euch a observé que le parlement est devenu inactif par rapport à l’exercice de son rôle de surveillance et d’incitation du gouvernement pour prendre des décisions liées à la crise sanitaire et sauver des vies humaines.

Enfin, le membre du bloc démocrate et secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouheir Maghzaoui a expliqué que le président du parlement, lors de la réunion du bureau de l’ARP tenue hier, a sciemment modifié l’ordre du jour et supprimé le dialogue avec la ministre de la Justice sur le fameux rapport d’inspection du ministère, un rapport qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive.
En effet, ce rapport accuse clairement le mouvement Ennahdha, conclut Maghzaoui.

par: Arab Observer

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