Des dizaines de milliers manifestent en Italie pour dénoncer le génocide à Gaza

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi à travers toute l’Italie pour dénoncer le génocide à Gaza, lors d’une journée de mobilisation, émaillée de heurts à Milan, et marquée par des grèves et des blocages à l’appel de plusieurs syndicats.
A Rome, ils étaient plus de 20.000 selon la préfecture, dont bon nombre de jeunes lycéens, rassemblés devant la gare Termini, brandissant des drapeaux palestiniens, et criant Palestine libre ! Contre le génocide, bloquons tout ! pouvait-on lire sur une immense banderole.
Des personnes défilent derrière une banderole sur laquelle on peut lire Contre le génocide, bloquons tout lors d’une grève nationale en solidarité avec les Palestiniens de Gaza et appelant à l’arrêt des livraisons d’armes à Israël, à Rome
Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs autres villes du pays. A Milan, de violents heurts ont opposé des manifestants et des policiers près de la gare centrale. Jetant des projectiles (pierres, chaises…) sur les policiers, des dizaines de manifestants ont pénétré dans la gare avant d’en être repoussés par les forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes. A Bologne, des manifestants ont bloqué une autoroute avant d’être dispersés par des canons à eau, selon la police.
D’autres rassemblements ont eu lieu à Turin, Florence, Naples, Bari, Palerme… A Gênes et Livourne, des quais des ports étaient bloqués par des dockers, selon les agences italiennes. A Rome, le service des bus et du métro était perturbé. Des associations catholiques devaient organiser lundi soir dans la capitale italienne une veillée de solidarité et de prières.
Cette mobilisation intervient le jour où la France et plusieurs autres pays doivent reconnaître l’Etat de Palestine à l’ONU, dans le sillage du Royaume-Uni, de l’Australie et du Canada dimanche. Mais l’Italie, très prudente sur le dossier, ne veut pas se joindre à cette décision pour le moment.
Le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni, proche idéologiquement du président américain Donald Trump, adopte un positionnement très prudent sur la guerre à Gaza, même si la Première ministre a dit à plusieurs reprises sa préoccupation face à l’offensive israélienne. Rome ne veut pas reconnaître pour le moment l’Etat de Palestine et se montre réticente aux sanctions commerciales proposées par l’Union européenne, même si le gouvernement rappelle régulièrement qu’il ne vend plus d’armes à Israël depuis le 7 octobre 2023.
Selon un récent sondage de l’institut Only Numbers, 63,8% des Italiens jugent extrêmement grave la situation humanitaire à Gaza, et 40,6% souhaitent la reconnaissance d’un Etat palestinien. L’armée israélienne a intensifié depuis quelques jours ses opérations à Gaza, déjà ravagée par presque deux ans de guerre, avec l’objectif d’anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas.