Des fortes tensions entre l’Afghanistan et le Pakistan

Les fortes tensions entre l’Afghanistan et le Pakistan, qui accuse les talibans afghans de protéger les combattants du Tehrik-e-Taliban Pakistan, aussi appelés les talibans pakistanais, ont dégénéré dans la nuit du 11 au 12 octobre en combats frontaliers. Le Pakistan a reconnu la mort de 23 de ses soldats et revendiqué avoir tué 200 talibans afghans.
Islamabad et les talibans afghans entretenaient il y a encore quelques années des relations cordiales. Mais l’augmentation des attaques terroristes au Pakistan depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 a distendu ces liens, Islamabad accusant les talibans de protéger les combattants du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), appelés les talibans pakistanais. Des accusations rejetées par Kaboul.
La zone frontalière entre l’Afghanistan et le Pakistan a connu dans la nuit du 11 au 12 octobre une brusque escalade militaire. L’armée pakistanaise a déclaré que 23 de ses soldats avaient été tués, et vingt blessés, et ajouté que 200 combattants des talibans afghans ou de leurs alliés avaient aussi été tués, relate Al-Jazeera dans son direct consacré à ces affrontements.
Or, ce jeudi 9 octobre, Kaboul a été secouée par deux explosions, une autre ayant eu lieu sur un marché de la province frontalière de Paktika. Le chef du TTP, Noor Wali Mehsud, aurait été l’une des cibles de ces frappes aériennes.
L’Afghanistan a accusé son voisin d’avoir violé sa souveraineté. Loin de nier son rôle dans ces explosions, Islamabad a répondu en demandant aux talibans afghans de mettre fin aux activités des talibans pakistanais, résume Al-Jazeera. Dans ce contexte, le porte-parole de l’administration talibane, Zabihullah Mujahid, a présenté le coup de force de ses hommes à la frontière comme des représailles et avancé le chiffre de 58 soldats pakistanais tués.
Au Pakistan, Dawn souligne que ces affrontements frontaliers sont intervenus alors que le ministre des Affaires étrangères des talibans, Amir Khan Muttaqi, se trouvait en Inde pour une visite officielle, que le quotidien présente la preuve d’un rapprochement inédit depuis 2021 entre New Delhi et Kaboul.
L’Iran, le Qatar et l’Arabie saoudite ont notamment réagi en pressant vivement le Pakistan et l’Afghanistan de mettre fin à cette escalade des violences et de privilégier la voie diplomatique.