Des Pots-de-vin liés au vote pour le Qatar et la Russie pour le mondiaux 2018 et 2022

Des procureurs américains ont dévoilé lundi de nouvelles informations sur les soupçons de pots-de-vin versés à des membres du comité exécutif de la FIFA pour les inciter à voter pour la Russie et le Qatar comme hôtes des Coupes du monde de 2018 et 2022.
Les procureurs ont également accusé deux anciens dirigeants de 21st Century Fox d’avoir effectué des paiements illégaux dans le but d’obtenir les droits de diffusion de ces Mondiaux.
Selon un acte d’accusation rendu public lundi dans une cour de Brooklyn, Nicolas Leoz, qui était alors président de la confédération sud-américaine de soccer (CONMEBOL), et Ricardo Teixeira, ancien président de la fédération brésilienne de soccer, auraient reçu des pots-de-vin en échange de votes pour le Qatar à la réunion du comité exécutif de la FIFA de 2010.

Le Trinidadien Jack Warner, alors président de la confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF), aurait touché des pots-de-vin de 5 millions de dollars américains venant de 10 sociétés prête-nom pour voter pour la Russie comme pays hôte du tournoi de 2018. Le président de la fédération guatémaltèque de soccer, Rafael Salguero, aurait reçu un million de dollars américains illégalement dans le même but, selon le document.
Leoz, qui est mort en août dernier, a évité l’extradition, tout comme Warner et Teixeira. Salguero a plaidé coupable en 2018 à deux chefs d’accusation de complot pour fraude bancaire, un chef d’accusation de racket et un autre de complot pour blanchiment d’argent.
Alejandro Burzaco, ancien dirigeant de l’agence de marketing Torneos y Competencias, a déclaré devant la cour en 2017 que les trois membres sud-américains du comité exécutif de la FIFA avaient reçu des pots-de-vin dans les sept chiffres pour appuyer le Qatar. La candidature de l’émirat a défait celle des États-Unis 14-8.

D’anciens dirigeants de 21st Century Fox, Hernan Lopez et Carlos Martinez, ont également été accusés lundi d’avoir versé des sommes à des représentants de la CONMEBOL pour obtenir, de la part d’un complice dont l’identité n’est pas révélée dans l’acte d’accusation, des informations privilégiées sur l’appel d’offres pour des droits de diffusion.
ESPN a été le diffuseur anglophone de la Coupe du monde aux États-Unis de 1994 à 2014. Fox, en 2011, a remporté les droits de diffusion des tournois de 2018 et 2022. Après que le tournoi de 2022, au Qatar, a été remis de l’été à la fin de l’automne – et donc à un moment de l’année où les Américains sont susceptibles d’avoir les yeux tournés vers d’autres sports –, la FIFA a accordé les droits de diffusion du Mondial de 2026 à Fox sans appel d’offres.

L’acte d’accusation, qui comprend des chefs de fraude bancaire et de blanchiment d’argent, vise aussi l’ancien chef de la direction d’Imagina Media Audiovisual, Gerard Romy, et l’agence uruguayenne de marketing sportif Full Play Group SA. Romy et Full Play sont également visés par des accusations de racket.
La soif de profits et la corruption sont profondément ancrées dans les mœurs du soccer international depuis des décennies, a déclaré William F. Sweeney fils, directeur adjoint du bureau local du FBI à New York. Pendant des années, les accusés et leurs complices ont corrompu la gestion et les activités commerciales du soccer international à coups de pots-de-vin et de commissions clandestines
Ils ont pris part à des procédés frauduleux et criminels qui ont causé des torts considérables à ce sport : le recours à des sociétés prête-nom, des contrats de consultation bidon et d’autres méthodes visant à camoufler les pots-de-vin et les commissions et à les faire sembler légitimes.

Depuis l’annonce des premières accusations dans ce dossier, en mai 2015, quelque 26 plaidoyers de culpabilité ont été rendus publics. Bon nombre d’entre eux ont été enregistrés par d’anciens dirigeants du milieu du soccer, donc l’ancien secrétaire général de la CONCACAF, Chuck Blazer.
L’ancien président de la CONMEBOL Juan Angel Napout et l’ancien président de la fédération brésilienne Jose Maria Marin ont été condamnés à la suite de leurs procès. Napout est emprisonné en Floride, tandis que Marin a été libéré la semaine dernière. D’autres sont en attente de leur sentence.

Lopez était chef de la direction de Fox International Channels, une filiale de 21st Century Fox. Martinez en était le président et faisait aussi partie de la direction de Fox Latin American Channel. Ils sont accusés d’avoir versé, avec Full Play, des millions de dollars en pots-de-vin à des membres de la direction de la CONMEBOL pour obtenir les droits de diffusion de la Copa Libertadores, l’équivalent sud-américain de la Ligue des champions.
C’est scandaleux que le gouvernement présente des arguments aussi minces, a soutenu l’avocat de Lopez, Matthew D. Umhofer, par courriel. L’acte d’accusation ne comprend qu’un seul paragraphe à propos de M. Lopez, et ce paragraphe ne contient rien de moindrement inapproprié. M. Lopez est impatient d’aller se défendre en cour.
Steven J. McCool, avocat de Martinez, a aussi réagi par courriel : Nous sommes convaincus qu’un jury aurait tôt fait de disculper Carlos, car les accusations à son endroit ne sont qu’une plate fiction.

Carlos Ortiz a déclaré que Full Play a l’intention de plaider non coupable, jeudi, et que son client entend se défendre énergiquement de toutes les accusations lors du procès.
L’avocat de Romy, Robert J. Giuffra fils, n’a pas voulu réagir, tandis que Fox Sports n’a pas répondu aux questions de l’Associated Press.
Romy est accusé d’avoir versé, avec ses présumés complices, un pot-de-vin de trois millions de dollars américains à Jeffrey Webb, ancien président de la CONCACAF, pour recevoir les droits de diffusion et de marketing des matchs de qualification pour les Coupes du monde de 2018 et de 2022 présentés dans les Caraïbes. Webb a plaidé coupable à plusieurs chefs d’accusation le 23 novembre 2015 et demeure en attente de sa sentence.

par: Arab Observer

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