Droits des femmes en Arabie saoudite : quelles avancées ?





En Arabie saoudite, les femmes sont des citoyennes de seconde classe. Elles ne peuvent ni conduire, ni voyager, sans l’autorisation d’un tuteur : frère, père, cousin ou même fils. Néanmoins, face à la nécessité économique de sortir du tout-pétrole et aux aspirations d’une jeunesse accro aux réseaux sociaux, les autorités lâchent petit à petit du lest. Nos reporters sont partis à la rencontre de ces femmes en quête d’émancipation.

En décembre 2015, le royaume wahhabite organise, à grand renfort de publicité, des élections municipales historiques. Pour la première fois, les femmes y ont le droit de voter et d’être élues. S’il s’agit d’une avancée certaine, elle est restée symbolique, car seules 21 femmes ont été élues sur un total de plus de 2 000 sièges. Par ailleurs, nombre d’entre elles, une fois en poste, se sont aperçues qu’elles n’avaient pas forcément toute latitude pour exercer le pouvoir au sein de leur mairie.

En réalité, au-delà d’une volonté politique, ce sont surtout des facteurs économiques qui motivent le changement. Pour faire face à la baisse des prix du pétrole, l’Arabie saoudite n’a d’autres choix que diversifier son économie, jusqu’à maintenant totalement dépendante de l’or noir. Portées par cet appel d’air, les Saoudiennes sont en train de voir s’ouvrir des domaines qui leur étaient jusque là interdits. Elles sont désormais avocates, pharmaciennes ou même nommées à la tête de la bourse ou d’un grande banque.

Des changements cosmétiques

Autre facteur favorable à cette révolution féminine : la réalité démographique du pays, incontournable. À ce jour, 70 % des Saoudiens ont moins de 30 ans et besoin de respirer dans une société corsetée par la tradition et la religion. Pour faire face à ces nouvelles aspirations, les autorités ont décidé d’assouplir certaines règles, en faisant notamment la promotion du sport pour les femmes et du divertissement. Ordre a également été donné à la tristement célèbre police religieuse de relâcher quelque peu son étreinte sur la société. Les jeunes prennent ainsi quelques libertés avec les tenues et les coutumes traditionnelles.

Aux yeux de la poignée d’activistes qui continue à se battre pour une véritable émancipation, ces changements sont avant tout cosmétiques. Pour elles, le pays a besoin de mesures drastiques, notamment la fin du régime de la tutelle et de l’interdiction de conduire. Malgré leurs aspects ultrasensibles, même certains proches du pouvoir admettent que ces changements sont nécessaires. Reste que la route vers l’égalité est encore longue et semée d’embûches pour les femmes du royaume.


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