Ennahda cherche à éviter l’échec du formation du gouvernement tunisien

Le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, affirme qu’il n’a pas consulté le mouvement Ennahda. Lequel l’avait chargé de former le gouvernement. En prenant la décision lundi de former un gouvernement de compétences nationales indépendantes des partis.
En effet, Jemli déclarait vouloir former un gouvernement de compétences nationales. Elles seraient indépendantes des partis, dont le mouvement Ennahda. Cette annonce intervient lors d’une conférence de presse, lundi soir. Après un entretien avec le président de la République Kaïs Saïed.
Par ailleurs, il précise que le président de la République « n’était pas au courant de ce qui se passait dans les coulisses sur la formation du gouvernement ». Notant que « l’entretien avec le chef de l’Etat, au palais de Carthage, avait pour but de se concerter sur les portefeuilles de défense et des affaires étrangères. » Puisqu’ils sont du ressort du président de la République, selon la constitution tunisienne.
« J’irai au Parlement, avec le gouvernement que j’annoncerai prochainement, sans couverture politique ». Tels sont les propos de Jemli, au sortir de son entrevue au palais Dhiafa de Carthage. Où, se sont succédé pendant un mois et dix jours des représentants de divers partis et des représentants d’organisations nationales. Outre un certain nombre de personnalités et de compétences extérieures aux partis.
De plus, Jemli a commenté les raisons de l’échec du marathon de négociations. Et, en particulier sa rencontre avec le Quatuor vendredi et samedi dernier. A savoir: le Mouvement Ennahda; le Mouvement Echaâb; le Parti démocrate; et Mouvement Tahya Tounes. Il a indiqué qu’il avait été « surpris par les décisions des partis. A cause de l’état d’avancement des négociations. Car, on en était au stade de la présentation des candidatures pour les portefeuilles ministériels ».

Dans ce contexte, il motive sa décision de former un gouvernement de compétences nationales indépendantes. Puisque « certains partis politiques s’attachent à leurs conditions extrêmes. Malgré ses concessions à plusieurs reprises; afin d’assurer la formation du gouvernement dans les meilleurs délais ». Il précise que « ces partis l’ont surpris aujourd’hui. Après être retournés à leurs structures, en rejetant la participation à la formation du gouvernement ».
Ainsi, le chef du gouvernement désigné fait remarquer que son idée initiale était de former un gouvernement de « performance ». Un gouvernement composé de compétences nationales capables de résoudre les problèmes du pays. Sans affiliation politique, mais avec un nombre « symbolique » de ministres « partisans ». A cet égard, il note que « les mêmes partis qui exigeaient auparavant de se distancier des quotas partisans et des tiraillements ont exigé un nombre important de portefeuilles ministériels ».
Car, rappelons que les partis Echaâb, le Courant démocrate et Tahya Tounes annonçaient dimanche leur non participation au gouvernement Jemli. Alors que pourtant les pourparlers étaient bien avancés. « Il y a des partis qui clament tout haut qu’ils sont contre les quotas partisans. Et le peuple tunisien ne peut plus tolérer de tels quotas. J’ai donc pris la décision de former un gouvernement de compétences nationales, en dehors des partis », a-t-il souligné.

Par conséquent, Jemli indique que les critères qui présideront à la formation du gouvernement sont: « l’efficacité; l’intégrité; l’indépendance de tous les partis; et la capacité de diriger ». Etant donné que la situation « n’est plus tolérable. Notamment avec la période difficile que traverse le pays aux niveaux économique et financier; en plus de la détérioration de la situation sociale ».
En outre, le chef du gouvernement désigné a critiqué la scène politique produite par les récentes élections législatives. La qualifiant d’ »exceptionnelle, de non comparable aux résultats de 2014 ou 2011. Et représentant une véritable gageure qui a créé des tiraillements entre les partis et au sein des partis eux-mêmes ».
Puis, Jemli a déclaré que s’il se trompait dans le choix d’un membre du gouvernement, il le « changerait à n’importe quel stade de l’action gouvernementale ». Car, « je n’hésiterai pas à démettre un ministre de quelque appartenance que ce soit, et tout ministre qui ne sera pas à la hauteur de la responsabilité ou soupçonné de corruption… Sans consulter personne à ce sujet », confirme-t-il.
A ce propos, rappelons que les consultations concernant la formation du gouvernement ont échoué. Et ce, après le refus des partis du mouvement Ennahda (54 députés), Tahya Tounes (14 députés), le Courant démocrate (22 députés) et le mouvement Echaâb (16 députés) de ne pas faire partie du prochain gouvernement. Et ce, dans des déclarations officielles publiées dimanche. Habib Jemli annonçant alors lundi sa décision de former un gouvernement de compétences nationales.
Jemli s’est donc adressé au Président de la République et a sollicité un nouveau délai. Dix jours se sont écoulés depuis, sans parvenir à former un gouvernement.

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