Erdogan déclare les ambassadeurs de dix pays persona non grata

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré, samedi 23 octobre, que les ambassadeurs de dix pays dont la France, l’Allemagne et les États-Unis qui ont lancé un appel en faveur de la libération de l’opposant Osman Kavala seront déclarés comme “persona non grata”.

Ces ambassadeurs “doivent connaître et comprendre la Turquie”, a affirmé Recep Tayyip Erdogan en les accusant “d’indécence”. “Ils devront quitter” le pays “s’ils ne le connaissent plus”, a-t-il ajouté.

Mesure rare dans les relations internationales, déclarer “personae non gratae” des diplomates ouvre la voie à leur expulsion ou leur rappel par leur propre pays.

“Du matin au soir ils répètent Kavala, Kavala… Mais celui dont vous parlez, Kavala, c’est l’agent de Soros en Turquie”, a affirmé le président durant une réunion publique, faisant une nouvelle fois référence au milliardaire américain d’origine hongroise George Soros auquel il compare régulièrement l’opposant.

“J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de régler au plus vite la déclaration de ces 10 ambassadeurs comme personae non gratae”, a affirmé le chef de l’État lors d’un déplacement dans le centre de la Turquie, sans toutefois donner une date précise.

Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les États-Unis avaient appelé à un “règlement juste et rapide de l’affaire” Osman Kavala, homme d’affaires et mécène turc devenu une bête noire du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement. Dès le lendemain, ils avaient été convoqués au ministère des Affaires étrangères, les autorités turques jugeant “inacceptable” leur démarche.

Le chef de l’État turc avait menacé jeudi d’expulser ces ambassadeurs, sans cependant prendre de mesures concrètes dans ce sens. Il avait déclaré ce même jour que les ambassadeurs réclamant la libération de l’homme d’affaires ne demanderaient pas celle de “bandits, d’assassins et de terroristes” dans leur propre pays.

Le Conseil de l’Europe a récemment menacé la Turquie de sanctions, qui pourront être adoptées lors de sa prochaine session (30 novembre au 2 décembre) si ‘opposant n’est pas libéré d’ici là.

par: Arab Observer

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