Etats-Unis : L’inflation reste élevée malgré le ralentissement

L’inflation a de nouveau ralenti en août aux Etats-Unis, à 8,3% sur un an, grâce à la forte baisse des prix de l’essence, mais elle est supérieure à ce qui était attendu, tandis que les prix de l’alimentation continuent de flamber, une épine dans le pied de Joe Biden à deux mois des élections de mi-mandat.

L’inflation est tombée à 8,3% sur un an en août, contre 8,5% en juillet, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié mardi par le département du Travail, qui fait référence et est utilisé pour, notamment, indexer les retraites. Le ralentissement est cependant moins fort qu’attendu par les analystes, qui voyaient l’inflation s’établir à 8%.

Egalement confrontés à une hausse des prix conséquente depuis plusieurs mois, les Etats-Unis peinent à freiner celle-ci et craignent une reproduction de l’épisode désastreux qui avait frappé le pays au tournant des années 1980.

Vendredi dernier, le gouverneur de la Réserve fédérale Jerome Powell a réaffirmé son ambition de lutte contre l’inflation tout en évitant les lourds coût sociaux engendrés quarante ans auparavant. Pour ce faire, la Fed devrait de nouveau augmenter ses taux directeurs.

Depuis un an et demi, les prix flambent, érodant le pouvoir d’achat des ménages. L’inflation avait atteint en juin son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, avant de ralentir en juillet.

“L’inflation est beaucoup trop élevée et il est essentiel de la réduire”, a martelé dimanche sur CNN la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, reconnaissant qu’il existe “un risque” de récession, en raison des actions menées par la banque centrale américaine (Fed) pour ralentir l’économie et ainsi contenir l’inflation.

Mais “nous avons un marché du travail solide, et je crois qu’il est possible de le maintenir”, et, “à plus long terme, nous ne pouvons pas avoir un marché du travail solide sans une inflation sous contrôle”, a ajouté la ministre de l’Economie et des Finances de Joe Biden.

La Fed a averti qu’elle continuerait à fortement relever ses taux directeurs. Cela pousse les banques commerciales à proposer des crédits plus onéreux à leurs clients particuliers et entreprises, moins enclins alors à consommer et investir, ce qui doit permettre de desserrer la pression sur les prix.

Il est “peu probable” cependant, mais “pas impossible”, que la Fed réalise l'”atterrissage en douceur” qu’elle espère, c’est-à-dire juguler l’inflation en ne faisant augmenter que faiblement le chômage, estiment les économistes Laurence Ball de l’Université Johns Hopkins, et Daniel Leigh et Prachi Mishra du FMI, dans un papier publié mercredi dernier par la Brookings Institution.

par: Arab Observer

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