Gabon: Le général Oligui menace les entrepreneurs impliqués dans la corruption

Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon depuis le renversement du président Ali Bongo Ondimba, a menacé les entrepreneurs impliqués dans la corruption, endémique dans ce pays, et exigé d’eux « patriotisme » et « engagement » pour le « développement du pays ».

« Il est difficile de percevoir, au stade actuel, votre engagement et votre patriotisme s’agissant du développement attendu (du pays) par nos compatriotes », a tonné le général Oligui, chef de la garde présidentielle, qui doit prêter serment lundi en tant que « président de la transition ».

« Je vous tiens un langage de vérité, qui doit permettre à chacun d’entre vous de se remettre véritablement en cause », a-t-il lancé, ajoutant : « C’est une situation qui, pour moi, ne saurait perdurer, et je ne le tolérerai pas ».

« Je le dis avec force : stoppez ces manœuvres », « je vous encourage à changer de paradigme et à faire en sorte que, face au pouvoir que j’incarne désormais, j’aie en face de moi des entreprises responsables, pas des entreprises qui se créent au gré des intérêts et des situations du moment, avec comme plan la surfacturation que nous connaissons tous et l’enrichissement comme cela a été constaté », a-t-il ajouté.

Des audits récents ont montré que « les sociétés ont surfacturé et les services reviendront sur ces enquêtes afin que cette surfacturation revienne à l’Etat », a-t-il déclaré d’un ton ferme et le regard noir devant plus de 200 chefs d’entreprises gabonais « convoqués » jeudi à la présidence de la République, dans un discours retransmis intégralement vendredi sur les chaînes de télévision d’Etat.

Au même moment, ces dernières passent en boucle des images montrant l’un des fils du président déchu, Noureddin Bongo Valentin, et d’autres anciens jeunes hauts responsables du cabinet présidentiel arrêtés jeudi, le jour du putsch, devant des malles, valises et sacs remplis de milliards de francs CFA qui auraient été saisis à leurs domiciles.

M. Bongo Valentin et les six anciens hauts responsables du cabinet du président et de son tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) arrêtés sont notamment accusés par les militaires de « détournements massifs de deniers publics », « falsification de la signature du président de la République » et « haute trahison ».

L’opposition à M. Bongo et la société civile accusaient régulièrement les entrepreneurs proches du pouvoir de pratiquer massivement la « surfacturation » dans leurs marchés avec l’Etat, moyennant des rétrocommissions versées à des hauts responsables du pouvoir.

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