Israël évacue son personnel diplomatique en Grèce

La tension diplomatique s’intensifie entre Israël et la Grèce. Selon le quotidien israélien Israel Hayom, les employés de l’ambassade israélienne en Grèce ont été évacués de leurs domiciles à la suite d’une montée des protestations populaires contre la politique d’Israël à Gaza.

Le journal cite un responsable sécuritaire affirmant que les autorités israéliennes ont pris cette décision préventive en raison d’une mobilisation croissante de la gauche grecque.

La situation s’est envenimée lorsque Naoum Kats, ambassadeur d’Israël en Grèce, a exprimé publiquement son mécontentement face aux slogans pro-palestiniens inscrits sur les murs d’Athènes. En réaction, le Parti communiste grec (KKE) a publié un communiqué cinglant, dénonçant ces propos comme honteux et accusant l’ambassadeur de représenter un État meurtrier tout en critiquant l’alignement stratégique d’Athènes avec Tel-Aviv.

À son tour, le maire d’Athènes Haris Doukas a publiquement répondu sur la plateforme X (ex-Twitter), rappelant que la ville rejette toutes les formes de violence et de discrimination, et s’en prenant vivement à l’ambassadeur israélien :

Nous n’acceptons pas de leçons de démocratie de la part de ceux qui tuent des civils.

Il a jugé révoltant que le diplomate se focalise sur des graffitis, dont la majorité aurait été effacée, alors qu’un massacre inédit est en cours à Gaza.

Les propos du diplomate israélien rapportés par le journal grec Kathimerini soulignent également que le manque de propreté et la prolifération de slogans antisémites perturbent les touristes israéliens.

Ces affirmations sont perçues par une partie de l’opinion publique grecque comme une tentative d’influencer la politique locale en faveur d’un resserrement sécuritaire.

En parallèle, des manifestations ont éclaté dans plusieurs îles grecques, protestant contre l’arrivée de navires de croisière transportant des touristes israéliens, symbole d’un rejet populaire croissant en lien avec la guerre en cours.

Celle-ci prévoit une manifestation majeure le 10 août, sous le mot d’ordre Marche vers Gaza, pour dénoncer ce qu’elle qualifie de génocide perpétré par Israël à Gaza, avec la complicité des puissances occidentales et du gouvernement grec.

Depuis le début de l’offensive israélienne contre Gaza le 7 octobre 2023, la Grèce tente de ménager ses relations avec les pays arabes, historiquement proches, tout en consolidant ses partenariats stratégiques avec Israël, notamment dans les secteurs de la défense et de l’énergie.

Mais le climat social et politique actuel complique cet équilibre. La pression monte, alors que près de 15 pays occidentaux ont annoncé leur intention de reconnaître l’État palestinien, accentuant l’isolement diplomatique d’Israël.

L’offensive israélienne à Gaza, qualifiée par de nombreuses ONG et observateurs comme une guerre d’extermination, a fait plus de 211 000 victimes – morts et blessés confondus, en majorité des femmes et des enfants. Plus de 9 000 personnes restent portées disparues, et les Nations unies parlent désormais d’une catastrophe humanitaire sans précédent.

Ainsi, l’évacuation du personnel israélien en Grèce symbolise une rupture croissante entre l’opinion publique européenne et la diplomatie israélienne, dans un contexte où la solidarité avec la Palestine semble se cristalliser bien au-delà du monde arabe.

Pour Athènes, l’heure est à un choix délicat entre intérêts stratégiques et pression populaire, sur fond de guerre sanglante à Gaza.



Articles similaires

Bouton retour en haut de la page