Italie: Vers un accord de coalition entre le centre gauche et le Mouvement 5 Etoiles

L’hypothèse d’un gouvernement formé par le Parti démocrate (PD, centre-gauche) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système) s’est renforcée lundi soir en Italie, avec une série de déclarations optimistes et un rythme serré de réunions.

Près de trois semaines après le dynamitage par le patron de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini de l’alliance instable formée seulement 14 mois plus tôt avec le M5S, la recomposition du paysage politique semble en bonne voie. Les pourparlers se sont intensifiés entre le M5S et le PD, première force de gauche, pour constituer un nouvel exécutif, déjà baptisé « jaune-rouge » par les médias, et s’accorder sur un Premier ministre.

« Je suis optimiste pour construire cet accord, nous sommes sur la bonne voie. Former un gouvernement est une chose sérieuse », a déclaré Nicola Zingaretti, chef du PD, après avoir rencontré brièvement celui du M5S, Luigi Di Maio. Tout sourire, le très sobre dirigeant social-démocrate a assuré que les négociations se sont « finalement ouvertes pour un gouvernement de changement ».

« Pas de veto » au maintien de Giuseppe Conte au poste de Premier ministre

Pour résoudre la crise, les deux formations travaillent sur l’hypothèse consistant à reconduire dans ses fonctions le Premier ministre sortant, Giuseppe Conte, ce qui est l’une des exigences du M5S. En contrepartie, les sociaux-démocrates du PD obtiendraient un remaniement complet de l’équipe gouvernementale.

Une autre réunion associant MM. Zingaretti, Di Maio et Conte a commencé à 21h pour s’achever quatre heures plus tard sans lever les incertitudes sur le futur exécutif. Selon les médias italiens, citant des sources au sein du Parti démocrate, la rencontre n’a pas permis de trouver un accord sur le programme de gouvernement, ni sur le projet de loi de finances pour 2020.

D’autres sources au sein du M5S ont assuré que le PD n’avait pas encore clarifié sa position sur Giuseppe Conte au cours de cette rencontre. Plus tôt dans la soirée, le chef du groupe PD au Sénat, Andrea Marcucci, avait toutefois affirmé que Nicola Zingaretti ne posait « pas de veto » au maintien de Giuseppe Conte, auquel il reprochait jusqu’à présent d’avoir accepté les diktats anti-migrants de Matteo Salvini, son ministre de l’Intérieur pendant un peu plus d’un an.

Selon les politologues, Giuseppe Conte, très populaire dans le pays (54 %), est sorti grandi de la crise avec Matteo Salvini, qu’il a traité au Sénat d’« irresponsable » et d’« opportuniste » pour son appel à des « élections immédiates », avant de démissionner avec panache le 20 août.

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