La Birmanie va libérer 5 636 personnes emprisonnées

La Birmanie va libérer plus de 5 000 personnes emprisonnées pour avoir protesté contre le coup d’État de l’armée en février, a annoncé ce lundi 18 octobre le chef de la junte.

Au total, 5 636 prisonniers seront graciés et libérés avant la fête bouddhiste de Thadingyut qui débute mardi 19 octobre, a déclaré le général Min Aung Hlaing, quelques jours après avoir été exclu du prochain sommet de l’Asean (Association des nations d’Asie du Sud-Est).

Le chef de la junte n’a pas donné de détails sur les personnes qui seraient incluses dans la liste. Fin juin, Les autorités avaient libéré plus de 2 000 opposants au coup d’État qui étaient détenus dans les différentes prisons du pays, dont des journalistes locaux arrêtés pour avoir critiqué la répression sanglante de la junte.

Cette nouvelle décision de remettre des prisonniers en liberté intervient après que l’Asean a exclu vendredi 15 octobre Min Aung Hlaing d’un prochain sommet en raison de la gestion de la crise par le gouvernement militaire. Les ministres des Affaires étrangères du bloc ont convenu qu’un « représentant non-politique » birman serait invité à sa place au sommet prévu du 26 au 28 octobre.

Le communiqué de l’Asean a fait état de « progrès insuffisants » dans la mise en œuvre d’un plan en cinq points, adopté en avril, qui devait contribuer à rétablir le dialogue en Birmanie et faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire.

La junte birmane avait critiqué cette décision, accusant l’Asean d’avoir enfreint la règle de non-ingérence dans la politique intérieure de ses États membres.

L’organisation, qui regroupe dix pays d’Asie du Sud-Est dont la Birmanie, a pris cette mesure exceptionnelle après que la junte a rejeté les demandes d’envoi d’un représentant spécial pour dialoguer « avec toutes les parties prenantes », dont l’ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi.

Renversée par l’armée en février, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et âgée de 76 ans, est visée par une multitude de procédures judiciaires qui pourraient lui valoir de longues années d’emprisonnement.

Le putsch militaire du 1er février a mis fin à une brève parenthèse démocratique d’une décennie dans le pays. Depuis, l’armée mène une répression sanglante avec plus de 1 100 civils tués et quelque 7 000 en détention, selon une ONG locale, l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), qui rapporte des cas de tortures, de viols et d’exécutions extra-judiciaires.

par: Arab Observer

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