La famine menace l’Afrique à cause de la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine, pays exportateur de blé, pourrait accélérer la famines à long terme. Les régions les plus touchées seraient l’Asie-Pacifique, l’Afrique subsaharienne, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord.

8 à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition dans le monde si les exportations alimentaires de l’Ukraine et de la Russie étaient durablement empêchées du fait de la guerre, s’alarme vendredi 11 mars l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Les prix alimentaires mondiaux pourraient enregistrer des hausses comprises entre 8% et 20% dans le sillage de la guerre en Ukraine, estime vendredi l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui alerte sur une progression prévisible de la malnutrition à l’échelle mondiale. Emmanuel Macron redoute par ailleurs une famine en Afrique à cause du conflit.

Alors que le président français Emmanuel Macron a averti dans la journée que l’Europe et l’Afrique seraient « très profondément déstabilisées sur le plan alimentaire » dans les douze à dix-huit mois à venir en raison de la guerre, le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a livré de façon détaillée quels pays seraient affectés et dans quelle mesure. Il estime, dans un communiqué, que « les perturbations subies par la production et les filières d’approvisionnement et d’acheminement des céréales et des graines oléagineuses, et les restrictions imposées aux exportations de la Russie, auront des répercussions sensibles sur la sécurité alimentaire ».

« Cela est particulièrement le cas de la cinquantaine de pays qui dépendent des importations de blé et se procurent 30 %, voire plus, de leur blé auprès de la Russie et de l’Ukraine », ajoute-t-il.

Il rappelle que « l’Égypte, la Turquie, le Bangladesh et l’Iran, qui sont les plus grands importateurs de blé, achètent plus de 60 % de leur blé à l’Ukraine et la Russie […]. Le Liban, la Tunisie, le Yémen, la Libye et le Pakistan sont eux aussi fortement dépendants de ces deux pays pour leur approvisionnement en blé ».

D’après la FAO, 50 pays, dont une bonne partie figurent parmi les plus pauvres du monde, dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour 30% au plus de leur approvisionnement en blé et vont donc être particulièrement vulnérables face à la crise en cours.

L’organisation internationale recommande aux pays de poursuivre leurs échanges autant que possible, afin de « protéger les activités de production et de commercialisation destinées à satisfaire les demandes nationales et mondiales ». « Au grand nombre de personnes supplémentaires qui, dans le monde entier, sont susceptibles d’être précipitées dans la pauvreté et la faim à cause du conflit, nous devons proposer sans délais des programmes de protection sociale correctement ciblés », plaide Qu Dongyu.

Les pays du G7 sont aussi en alerte quant à un risque de pénurie et de famine. Ils ont demandé ce vendredi à la communauté internationale d’éviter toute mesure limitant les exportations de denrées alimentaires pour ne pas aggraver l’actuelle hausse des prix.

« Nous devons veiller à ce que les prix ne s’envolent pas davantage en raison d’une distorsion de marché si certains pays empêchent les exportations », a indiqué Cem Özdemir, ministre allemand de l’Agriculture, qui s’est dit « très inquiet » de ce risque ce vendredi.

par: Arab Observer

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