La Fraternité veut contrôler les médias en Tunisie

Au milieu des réactions partisanes condamnant la prise d’assaut par les forces de sécurité du siège de l’agence de presse officielle à Tunis (TAP) pour imposer l’installation d’un nouveau directeur général, et le refus des journalistes de nommer un fonctionnaire fidèle au mouvement de la Fraternité Ennahdha à ce poste, les partis tunisiens et les organisations de défense des droits de l’homme ont mis en garde contre un plan en cours de préparation par le mouvement Ennahdha et ses partenaires du gouvernement pour contrôler les médias en désignant un certain nombre de ses proches à la tête des organisations de médias publics.

Des partis politiques, organisations mais aussi des personnalités nationales se sont déclarés solidaires avec les journalistes et les employés de l’agence Tunis Afrique-Presse (TAP), dans leur “lutte légitime pour la libération du secteur des médias”.

Ces partis et organisations, dirigés par le Syndicat des journalistes tunisiens et le mouvement populaire, ont envoyé un message à l’opinion publique sous le titre «Levez la main des médias», dans lequel ils ont mis en garde contre l’intention de dominer les médias en nommant surtout leurs proches à la tête de l’agence de presse officielle et de Radio Shams, exigeant le gouvernement à adopter le principe d’efficacité dans la nomination.

Dans une déclaration conjointe publiée, ils invitent la présidence du gouvernement à revoir les nominations à la tête de la TAP et de la chaîne radio Shems FM et à s’appuyer, dans ces nominations, sur des critères de compétence, de professionnalisme et d’impartialité.

Les signataires de la déclaration estiment que l’objectif de la nomination du nouveau PDG à la tête de la TAP, et à laquelle s’oppose fermement son personnel, est d’exercer une mainmise sur l’établissement pour garantir son allégeance au mouvement de la Fraternité Ennahdha.

Cette désignation s’inscrit dans le cadre d’un plan concocté par Ennahdha et ses partenaires, dont l’objectif est de saper la transition démocratique et par la même, s’emparer du pouvoir, lit-on dans la déclaration.

Les signataires appellent les forces nationales à œuvrer de concert pour faire face à ces pratiques qui menacent la transition démocratique, les exhortant à participer au rassemblement de protestation qui aura lieu, ce jeudi, devant le siège de la TAP.

Il est à noter que le gouvernement tunisien a annoncé la nomination du journaliste Kamal Ben Younes à la tête de l’agence Tunis Afrique Presse, ce qui a laissé une forte réaction de ses employés et de ceux qui travaillent dans le secteur des médias, considérant que Ben Younes a un bilan antidémocratique. et a contribué au coup d’État contre le Syndicat des journalistes avant la révolution, en plus, il est proche du mouvement Ennahdha.

Dans un autre contexte, la septième chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunisie a rendu son jugement contre le chef du parti Qalb Tounes, Nabil Karoui, le condamnant à payer des amendes d’une valeur totale de 19 millions et 335 mille dinars.

S’agissant d’une affaire douanière de non remboursement de la retenue sur les bénéfices d’exportation, dans laquelle, il a été maintenu en état de liberté.

Sachant que Karoui s’est abstenu aujourd’hui de sortir de sa prison de détention et de se présenter devant le comité de ladite chambre, car il est toujours en état d’arrestation dans l’attente d’un jugement dans une affaire d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent.

par: Arab Observer 

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