La sécurité tunisienne prend d’assaut le siège de l’agence TAP

Les représentants des syndicats des médias ont dit rejeter la nomination du nouveau Président Directeur Général à la Tête de  l’Agence TAP (Tunis-Afrique- Presse), annonçant la poursuite des mouvements de protestation contre cette désignation ouvertement politique et partisane.

Au cours d’un point de presse, les représentants des syndicats ont dénoncé l’incursion de la police dans les locaux de l’agence TAP et les agressions commises sur des journalistes qui protestaient contre la nomination du nouveau PDG.

Le siège de la TAP a été envahi par des sécuritaires pour assurer un passage en force du nouveau Président Directeur Général, Kamel Ben Younes, ont-ils fustigé.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT/indépendant) et la Fédération générale des médias relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT/ la Centrale syndicale) ont décidé, mardi, que l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP/officielle) boycotterait toutes les activités du gouvernement et des partis qui le soutiennent, jusqu’au 22 avril courant, en signe de refus de la nomination d’un nouveau Président directeur général (PDG) à la tête de l’Agence.

Dans un communiqué conjoint, les deux syndicats ont expliqué avoir pris la décision du boycott après que les forces de sécurité ont envahi mardi le siège de l’agence TAP et agressé ouvertement les journalistes et les fonctionnaires, pour imposer de force la prise de fonction de Kamal Ben Younes, en tant que PDG de l’Agence.

Amira Mohamed, vice-présidente du SNJT a réaffirmé le rejet catégorique de cette nomination ouvertement politique et partisane, dénonçant le recours de Ben Younes aux forces de l’ordre qui, selon ses dires, ont agressé les journalistes et le personnel de l’agence.

Elle a, dans ce sens, réclamé de tenir la TAP à l’écart de toute tentative d’asservissement et d’instrumentalisation politique.

Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération générale des médias, Mohamed Saïdi, a souligné que l’incursion des forces de l’ordre dans les locaux de la TAP montre que le mouvement Ennahdha est derrière cette nomination ” ouvertement politique “.

Il s’agit d’un scandale au vrai sens du mot, a-t-il lancé, assurant que le personnel de l’agence est plus que jamais déterminé à empêcher Ben Younes d’atteindre ses fins.

Dans des déclarations antérieures, des responsables au sein des deux syndicats et des journalistes opposés à la nomination de Ben Younes, ont accusé ce dernier d’être proche du mouvement « Ennahdha », qui possède le plus grand bloc parlementaire, et ont exprimé leur crainte que le mouvement fasse main basse sur les médias, selon leurs dires.

Ni la personne de Ben Younes ni le parti Ennahdha n’ont réagi à ces accusations, mais le mouvement d’obédience islamique affirme généralement qu’il ne recherche jamais à être hégémonique.

Les deux syndicats ont décidé, selon le communiqué, de poursuivre le sit-in par les journalistes affiliés aux deux syndicats au siège de l’Agence TAP, en signe de refus de cette nomination ouvertement politique et partisane.

Ils ont réclamé à la Présidence du gouvernement et au ministère de l’Intérieur des excuses pour les agressions violentes perpétrées à l’encontre des journalistes et du personnel de l’agence, et appelé au revenir immédiatement sur cette nomination .

« La nomination ne se fait pas par élection, mais par affectation, et le nouveau fonctionnaire a été chargé de diriger cette institution, aux niveaux administratif et financier », a ajouté le chef du gouvernement Hichem Mechichi.

En sit-in ouvert depuis le 6 avril courant, le personnel de la TAP a décidé, hier lundi, d’observer, le 22 avril courant, une grève générale avec présence sur les lieux du travail, pour dénoncer l’obstination de la présidence du gouvernement à nommer Kamel Ben Younes à la tête de l’institution.

par: Arab Observer 

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