La guerre des masques de protection contre le coronavirus

Avec la progression du coronavirus, la guerre des masques s’intensifie. Malgré le démenti des autorités américaines, en Chine les témoignages confirment que les Américains n’hésitent pas à faire monter les enchères. Du coup, les prix s’envolent. Certaines régions ou organismes en France parviennent à se faire livrer toutefois.
En temps de « guerre » mondiale contre la pandémie, le « chacun pour soi » l’emporte parfois. Témoins, les masques de protection contre le coronavirus s’arrachent jusque sur le tarmac des aéroports chinois où les cargaisons changent in extremis de direction finale, juste avant leur chargement. La région Grand Est en a fait l’expérience. Selon son président, Jean Rottner, les nations, qui peinent à se fournir en équipements médicaux, se disputent les cargaisons de masques.

« C’est compliqué, on se bat 24 heures sur 24 » pour que les masques soient livrés, a déclaré Jean Rottner au micro. « Moi, j’ai une petite cellule au niveau de la région qui travaille d’arrache-pied pour, avec les commanditaires, pouvoir gagner ces marchés ». Avec plus ou moins d’efficacité car depuis que les Américains sont eux aussi aux achats, le contexte a profondément évolué. « Ils sortent le cash et payent trois ou quatre fois les commandes, donc il faut vraiment se battre » a expliqué le responsable régional. Son homologue de la région Paca, Renaud Muselier, se serait lui aussi plaint de l’existence de telles pratiques. Une situation que les autorités américaines démentent formellement quitte à aller à l’encontre des témoignages sur place.

Depuis plusieurs jours, les prix s’envolent explique un industriel présent à Shanghai. « On observe une double hausse actuellement, sur les masques et sur les coûts de transport. Il y a quatre semaines, un masque seul était vendu 8 yuans (1,03 euro) et 10 ou 11 yuans rendus France. Aujourd’hui, ces mêmes masques (qualité KN95) valent 18 ou 19 yuans livrés en France ». Le prix n’est pas la seule difficulté, ces produits sont devenus tout simplement introuvables. Alors que dans Shanghai ils sont en libre service, les chaînes de fabrication sont littéralement prises d’assaut et la production préachetée. En cause le paiement. Les Français règlent les achats en trois fois pendant que les Américains paient au comptant à la livraison. Les Chinois, dont beaucoup se sont convertis ponctuellement dans ce business vont au plus offrant, ce qui explique cette bataille entre acheteurs. Les Américains utilisent des intermédiaires très efficaces et assèchent le marché.
Autre point : l’inflation du prix entre le départ usine et l’arrivée en France, du fait sans doute de marges prises par les intermédiaires. Les pompiers d’une région de l’ouest de la France ont ainsi dû régler un prix quatre fois supérieur à celui du départ usine en Chine.

Malgré les difficultés, il est possible de passer entre les mailles du filet américain : deux millions de masques chirurgicaux commandés par la région Grand Est à la Chine ont finalement pu être livrés dans la nuit de mardi à mercredi, à l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Il s’agit de la première région française à recevoir sa propre commande de masques passée en complément des commandes nationales. « J’ai été très heureux de voir arriver cet avion chez nous hier soir », a commenté Jean Rottner, lui-même médecin urgentiste.
En Paca, Renaud Muselier a quant à lui confirmé mercredi soir l’acheminement d’une commande. « Je tiens à rappeler que les masques sont en route et n’ont pas été achetés par une puissance étrangère », a-t-il déclaré sur Twitter.

par: Arab Observer

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