La Libye entre dans une nouvelle phase de transition

La Libye entame une nouvelle phase de transition au lendemain de l’élection d’un exécutif intérimaire qui aura comme défis de former un gouvernement, préparer le scrutin national prévu en décembre et mettre fin à une décennie de chaos.

Dans le cadre d’un processus lancé en novembre par l’ONU, les 75 membres du Forum de dialogue politique ont voté vendredi près de Genève pour cette équipe, une élection largement saluée à l’étranger.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a salué “une très bonne nouvelle” dans la quête de la paix. L’Allemagne, l’Italie, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont toutefois souligné qu’un “long chemin” restait à parcourir.

Quatre nouveaux dirigeants un Premier ministre et les trois membres d’un Conseil présidentiel issus des trois régions de ce pays d’Afrique du Nord devront tenter de réunifier les institutions d’un Etat miné par les divisions, avec deux autorités rivales basées dans l’Ouest et dans l’Est qui se disputent le pouvoir.

Les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est, ont félicité eux aussi samedi le peuple libyen pour ce résultat, tout en saluant les “personnalités patriotiques” composant la nouvelle équipe.

Le nouveau Premier ministre est loin de faire l’unanimité, notamment parce qu’il a occupé des fonctions importantes sous le régime de Mouammar Kadhafi tombé en 2011.

La liste de M. Dbeibah faisait en effet figure d’outsider par rapport à celle du président du Parlement Aguila Saleh et du puissant ministre de l’Intérieur Fathi Bashagha, deux poids lourds politiques.

Le défi est de taille pour la nouvelle équipe dirigeante après 42 ans du pouvoir sans partage de Kadhafi ayant laissé place aux violences, aux luttes de pouvoir et aux ingérences étrangères.

“Au début, les Libyens n’étaient pas optimistes. Ils ont montré peu d’intérêt (pour le processus onusien, ndlr). Hier cependant, la joie était palpable car on a vu des initiatives pour l’émergence d’un Etat”, confie Adil al-Kakli, un Libyen de 43 ans à Tripoli. Il estime néanmoins que le délai pour tenir une élection présidentielle en décembre est trop court.

Mais pour Wolfram Lacher, chercheur à l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité, les nouveaux dirigeants “auront beaucoup de mal à exercer une quelconque influence dans l’Est et même dans l’Ouest”. “Ils feront face à une forte opposition”, estime-t-il, en référence à leur influence limitée au sein de la classe politique notamment.

par: Arab Observer

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