Liban: Les manifestants incendient la mairie de Tripoli

Lors de la quatrième journée d’affrontements avec la police et l’armée au Liban, les manifestants qui protestent contre les restrictions sanitaires et la crise économique dans le pays, ont incendié la mairie de Tripoli, où des manifestants ont jeté des cocktails Molotov lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Au moins une personne a été tuée lors des manifestations à Tripoli et la Croix-Rouge libanaise a fait état d’un total de 82 blessés dans la nuit, la tension est restée élevée entre les manifestants et les forces de sécurité.

Les manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre les mesures proposées par le gouvernement pour contenir COVID-19. Ils protestent contre le strict confinement et l’absence d’aides d’État qui entravent les conditions de vie des Libanais.

L’armée a pris sous son contrôle les principales zones du centre de la ville. Le commandement a appelé les citoyens à respecter le couvre-feu et à éviter de participer aux manifestations, qui s’accompagnent de pillages et d’actes de vandalisme.

Le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri a condamné dans la nuit de jeudi les actes de violence à Tripoli, dans le Nord, où des protestataires en colère contre la situation socio-économique ont incendié les sièges de la municipalité de la ville et celui du Sérail gouvernemental.

“Des responsabilités incombent aux personnes concernées”, a-t-il ajouté, sans pour autant nommer ceux qu’il vise. “S’il y a un plan pour que l’extrémisme s’infiltre dans la ville, qui donc ouvre la porte à cet extrémisme ? Comment l’État peut-il autoriser cela, alors que le pays passe par l’une des phases les plus dangereuses de son histoire ?”.

“Ce qui s’est passé cette nuit à Tripoli est un crime qualifié et organisé, dont la responsabilité incombe à tous ceux qui sont de connivence pour miner la stabilité de la ville et brûler les institutions et la mairie de Tripoli, et occuper ses rues à travers le chaos”.

Quant aux responsables politiques de tous bords, nombre d’entre eux affirment que les incidents à Tripoli sont le résultat d’un complot, accusant parfois des services de renseignement ou des partis d’être derrière ces heurts.

Avec plus de la moitié de ses habitants vivant sous le seuil de pauvreté, Tripoli était l’un des épicentres du mouvement de contestation sans précédent déclenché en octobre 2019 à travers le pays contre une classe dirigeante accusée de corruption et d’incompétence. Le Liban connaît sa pire crise économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), aggravée par la pandémie qui a entraîné des segments entiers de la population dans la précarité. Saad Hariri jouissait par le passé d’une grande popularité à Tripoli, mais celle-ci s’est érodée au fil des ans, sur fond d’aggravation de la crise socio-économique.

par: Arab Observer

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