L’ONU: Suspension de l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme

L’Assemblée générale de l’ONU, composée des 193 pays membres, a suspendu la Russie de son siège au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies en raison de l’invasion de l’Ukraine, lors d’un vote qui a recueilli 93 voix favorables et traduit un effritement de l’unité internationale face à Moscou.

Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7, qui ont introduit la proposition de résolution à l’Assemblée, se disaient « convaincus que le moment était venu de suspendre l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’Homme.

L’Assemblée générale des Nations unies a voté jeudi à New York en faveur de la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, dont le siège est à Genève.

93 Etats membres ont soutenu cette mesure, rejetée par 24 autres, parmi lesquels la Chine, l’Iran, la Syrie, la Biélorussie, le Mali, la Centrafrique et l’Algérie. 58 pays se sont abstenus, dont l’Inde et le Brésil. Il s’agissait, pour les auteurs du texte, de rassembler les deux tiers des votes fermes, oui ou non, les abstentions n’étant pas comptabilisées.

Cette procédure a été déclenchée à la suite de la diffusion de vidéos et de photos montrant les massacres de civils perpétrés dans plusieurs villes ukrainiennes par l’armée russe, dont la ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev. L’Ukraine s’est d’ailleurs déclarée reconnaissante de cette décision, affirmant que les criminels de guerre ne devaient pas y être représentés.

De son côté, le Kremlin regrette cette suspension, avertissant que Moscou comptait continuer de défendre ses intérêts par tous les moyens légaux.

Je crois que c’était la chose à faire, après toutes ces atrocités commises et ces crimes de masse, déclarait peu avant le vote le représentant français à l’ONU, Nicolas de Rivière sur CNN. L’heure est venue de rendre des comptes. Cette suspension s’impose, mais il faut aussi que la communauté internationale fasse son travail, lance une enquête et il va nous falloir être présent, là aussi.

Ce vote est plus que symbolique, martelait la représentante américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, dans une interview à la radio publique NPR, le 3 avril. Et d’ajouter : « Il poursuit la tâche que nous avons commencée, qui consiste à isoler la Russie et à la tenir responsable de ses actes. Ce qu’elle fait n’est pas normal. Elle va entendre du monde entier que nous ne tolérerons pas d’entendre sa désinformation, sa propagande, à l’ONU.

Avant la Russie, seul un Etat membre avait été exclu du Conseil des droits de l’Homme à l’issue d’une procédure similaire : la Libye du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, pour les violences perpétrées à l’encontre des opposants à son régime.

par: Arab Observer

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