La Turquie mène de nouvelles frappes aériennes contre lePKK dans le nord de l’Irak

La Turquie a annoncé mercredi soir avoir mené de nouvelles frappes aériennes contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak, pour la troisième fois depuis l’attentat d’Ankara où deux policiers ont été blessés dimanche, après avoir menacé plus tôt dans la journée de représailles les combattants kurdes présents dans le Nord syrien.

« Vingt-deux cibles, composées de cavernes, d’abris et de dépôts, considérées comme étant utilisés par l’organisation terroriste ont été détruites », lors de frappes aériennes mercredi soir, a annoncé le ministère turc de la Défense.

Les auteurs de l’attaque ayant blessé deux policiers dimanche à Ankara ont été formés en Syrie, avait affirmé plus tôt dans la journée le ministre turc des Affaires étrangères, menaçant de représailles les combattants kurdes présents dans le Nord syrien et dans le nord de l’Irak.

Le PKK, en lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, a revendiqué l’attaque de dimanche contre le siège du ministère turc de l’Intérieur.

Une réunion sur la sécurité nationale ayant rassemblé les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur, ainsi que le chef d’état-major de l’armée et le directeur des services de renseignement a par ailleurs eu lieu dans l’après-midi dans la capitale turque.

« Grâce au travail de nos forces de sécurité, il a été établi que les deux terroristes venaient de Syrie et avaient été formés là-bas », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

« Dorénavant, toutes les infrastructures et les installations, notamment énergétiques, appartenant au PKK et aux YPG en Irak et en Syrie constituent des cibles légitimes pour nos forces de sécurité », a affirmé M. Fidan.

« Je conseille aux parties tierces de se tenir à distance des lieux et des personnes affiliés au PKK et aux YPG », a-t-il ajouté.

Le ministère turc de la Défense a par ailleurs partagé mercredi sur X (ex-Twitter) une vidéo de frappes menées mardi soir sur des cibles qui appartiendraient au PKK dans le nord de l’Irak.

L’armée turque dit avoir visé depuis dimanche les positions de combattants kurdes turcs du PKK dans le nord de l’Irak, où ils disposent de bases arrière.

Le ministre irakien de la Défense Thabet al-Abbassi sera en visite jeudi à Ankara pour y rencontrer son homologue turc Yasar Guler, selon l’agence étatique turque de presse Anadolu.
« Crime de guerre »

Les déclarations de M. Fidan pourraient être le signe d’une prochaine intensification des frappes de la Turquie en Syrie.

Un des organisateurs présumés de l’attentat qui a fait six morts en 2022 à Istanbul a été tué lors d’une opération menée par les services turcs de renseignement dans le nord de la Syrie, ont rapporté mercredi les médias turcs.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé au Royaume-Uni, a confirmé qu’un « responsable de renseignement » de l’administration autonome kurde du nord-est de la Syrie avait été tué mardi.

Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition soutenue par les États-Unis) Mazloum Abdi a démenti mercredi que les auteurs de l’attentat d’Ankara étaient venus de l’administration autonome kurde du nord de la Syrie.

« La Turquie cherche des prétextes pour légitimer ses attaques en cours contre notre région et lancer une nouvelle agression militaire », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

« La menace de cibler les infrastructures, les ressources économiques et les villes peuplées de la région est un crime de guerre, ce dont nous avons déjà été témoins », a-t-il ajouté.

Ankara mène régulièrement des attaques de drones en Syrie dans les zones contrôlées par l’administration autonome kurde.

Entre 2016 et 2019, la Turquie a effectué trois opérations d’envergure dans le nord de la Syrie contre les forces et les organisations kurdes.

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