La Turquie retourne aux urnes pour le second tour des présidentielles

La Turquie retourne aux urnes,lors du second tour des élections présidentielles, dimanche pour clore ou prolonger l’ère Erdogan qui entamera, en cas de victoire, une troisième décennie à la tête du pays.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8 h avec des files d’attente déjà formées devant leurs portes, ont constaté des journalistes qui ont également noté dans les bureaux où ils se trouvaient une présence importante de scrutateurs, supérieure à celle du premier tour.

Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, aborde ce second tour inédit de l’élection présidentielle en position de favori, face au social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.

Deux visions du pays, de la société et de la gouvernance s’offrent aux 60 millions d’électeurs de Turquie (la diaspora a déjà voté) appelés aux urnes.

La stabilité au risque de l’autocratie avec l’hyperprésident sortant, islamo-conservateur de 69 ans; ou le retour à une démocratie apaisée, selon ses termes, avec son adversaire, un ancien fonctionnaire de 74 ans.

Les 49,5 % de voix que M. Erdogan, ancien maire d’Istanbul et musulman dévot, a recueillies au premier tour le 14 mai ont témoigné du large soutien que lui accorde, malgré l’inflation, une majorité conservatrice.Y compris dans les zones dévastées par le séisme du 6 février qui a fait au moins 50 000 morts et trois millions de déplacés.

Face à lui, Kemal Kiliçdaroglu, le demokrat dede— le papy démocrate — comme se présente cet économiste de formation aux cheveux blancs et fines lunettes, n’a pas su capitaliser sur la grave crise économique qui plombe les ménages turcs et la jeunesse.

Président du CHP – le parti de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la république, il a promis le retour du printemps et du régime parlementaire, de l’indépendance de la justice et de la presse. On en a marre de l’oppression du régime et de sa politique, clamait samedi à Ankara un enseignant de 39 ans, Ugur Barlas, qui votera pour l’opposant et le changement.

Mais M. Kiliçdaroglu, avec 45 % de suffrages au premier tour, fait figure d’outsider: malgré le soutien réitéré du HDP prokurde, il est crédité dans les sondages de cinq points de retard sur le chef de l’État qui bénéficie déjà d’une majorité au parlement issue des législatives du 14 mai.

Atone après le premier tour, comme sidéré de n’avoir pas remporté la victoire que son camp pensait acquise, Kemal Kiliçdaroglu a resurgi après quatre jours, plus offensif et moins souriant que l’humble Monsieur tout le monde de son début de campagne

En jeu, les 8,3 millions d’inscrits qui ne se sont pas déplacés le 14 mai – malgré un taux de participation de 87 %.

Le premier tour s’était déroulé de manière compétitive, mais limitée du fait de l’avantage injustifié accordé par les médias officiels, avait estimé la mission conjointe de l’OSCE et du Conseil de l’Europe.

À moins d’une surprise, les résultats sont attendus dès dimanche dans la soirée, et seront scrutés par les alliés de la Turquie, en particulier au sein de l’OTAN.

par: Arab Observer

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page