Afghanistan: Chaos et plusieurs morts à l’aéroport de Kaboul

Le chaos à l’aéroport de Kaboul, où des milliers de personnes se pressent depuis la prise de pouvoir par les Taliban, a fait ses premiers morts, samedi. Au moins trois personnes sont décédées.

Sept Afghans sont morts dans le chaos près de l’aéroport de Kaboul, a annoncé dimanche le ministère britannique de la Défense. Des milliers de personnes s’y massent depuis plusieurs jours pour tenter d’évacuer l’Afghanistan après la prise de pouvoir des Taliban.

Samedi, les routes menant à l’aéroport de Kaboul continuaient d’être congestionnées. Des milliers de familles se massaient encore devant l’aérodrome, espérant monter par miracle dans un avion. Devant elles, des militaires américains et une brigade des forces spéciales afghanes se tenaient aux aguets pour les dissuader d’envahir les lieux.

Derrière eux, des Taliban, désormais accusés de traquer des Afghans ayant travaillé pour l’Otan pour les arrêter et de restreindre l’accès à l’aéroport, observaient la scène.

“Nos pensées les plus sincères vont aux familles des sept civils afghans qui sont malheureusement morts dans la foule à Kaboul”, a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense dans un communiqué. “Les conditions sur le terrain restent extrêmement difficiles, mais nous faisons tout notre possible pour gérer la situation de la manière la plus sûre et la plus sécurisée possible”, a-t-il ajouté.

Pendant que les évacuations se poursuivent, le cofondateur et numéro deux des Taliban, Abdul Ghani Baradar, est arrivé samedi à Kaboul après avoir passé deux jours à Kandahar, berceau du mouvement.

Samedi, l’ambassade américaine à Kaboul a par ailleurs appelé ses ressortissants à éviter de s’approcher de l’aéroport pour cause de “potentielles menaces de sécurité”.

La nature de ces menaces n’a pas été précisée, mais un responsable de la Maison Blanche a fait savoir que Joe Biden avait discuté samedi matin avec de hauts responsables de son gouvernement “de la situation sécuritaire en Afghanistan et des opérations de contre-terrorisme, y compris l’EI”, le groupe État islamique.

“Nous conseillons aux citoyens américains d’éviter de se déplacer vers l’aéroport et d’éviter les portes de l’aéroport pour le moment, à moins que vous ne receviez des instructions individuelles d’un représentant du gouvernement américain pour ce faire”, détaille le bulletin publié sur le site internet de l’ambassade.

Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, il sera “impossible” d’évacuer tous les collaborateurs afghans des pouvoirs occidentaux avant le 31 août.

Les cas de tous les Afghans qui sollicitent les autorités françaises pour demander à être exfiltrés de leur pays tombé aux mains des talibans sont examinés, a quant à lui assuré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

“Tous les cas qui se sont manifestés, et leur nombre s’allonge de jour en jour avec des centaines de noms, sont instruits”, a déclaré le ministre dans le Journal du Dimanche.

L’Armée de l’Air a déjà transporté jusqu’à Paris plus de 600 personnes sur quatre vols, dont une très large majorité d’Afghans, auxquels s’ajoutent 625 personnes qui avaient été transférés entre mai et juillet en prévision de la prise de pouvoir des Taliban.

“Notre seul problème, c’est l’accès jusqu’à l’aéroport, avec les check-points Taliban, puis l’entrée dans l’aéroport où c’est le chaos avec plus d’une dizaine de milliers de personnes qui se pressent à ses portes”, a déclaré le ministre.

Depuis l’arrivée d’Abdul Ghani Baradar sur le sol afghan, les Taliban ont assuré que leur règne serait “différent” du précédent (1996-2001), marqué par son extrême cruauté notamment à l’égard des femmes. Ils ont répété vouloir former un gouvernement “inclusif”, sans toutefois l’expliciter.

Les Taliban ont dit vouloir établir de “bonnes relations diplomatiques” avec tous les pays, mais prévenu qu’ils ne feraient aucun compromis sur leurs principes religieux. La Chine, la Russie, la Turquie et l’Iran ont émis des signaux d’ouverture, les pays occidentaux restant méfiants.

par: Arab Observer

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