L’Allemagne et l’Autriche se tournent vers le charbon face à la pénurie de gaz

L’énergéticien russe Gazprom coupe progressivement son robinet de gaz, privant ainsi les pays européens de cette source d’énergie. Pour pouvoir pallier une éventuelle pénurie, l’Autriche a annoncé dimanche soir le redémarrage d’une centrale à charbon désaffectée.  L’Allemagne a également dévoilé dimanche des mesures d’urgence, notamment en ayant davantage recours au charbon.

Angoissée par les coupures de gaz russe, l’Allemagne va aussi recourir davantage aux centrales à charbon, alors que l’énergéticien russe Gazprom a baissé cette semaine les livraisons via le gazoduc Nord Stream de 40%, puis de 33%, le gouvernement allemand a annoncé ce dimanche qu’il allait prendre des mesures d’urgence en ce sens pour sécuriser son approvisionnement.

Pour rappel, même si elle a réussi à diminuer son exposition au gaz russe, l’Allemagne continue d’importer près de 35% de son gaz depuis la Russie (contre 55% avant la guerre).

Pour réduire la consommation de gaz, il faut utiliser moins de gaz pour produire de l’électricité. À la place, les centrales à charbon devront être davantage utilisées , a indiqué dimanche le ministère allemand de l’Économie. C’est amer, mais c’est indispensable pour réduirela consommation de gaz , a avancé le ministre écologiste de l’Économie et du Climat Robert Habeck.

Dimanche soir, le gouvernement autrichien a ainsi annoncé le prochain redémarrage d’une centrale à charbon désaffectée, afin de pouvoir compenser les effets d’une éventuelle pénurie de gaz. Cette annonce intervient dans la foulée de celle du gouvernement allemand, qui a aussi annoncé qu’il allait prendre des mesures d’urgence pour sécuriser son approvisionnement, notamment en ayant davantage recours au charbon.

Le gouvernement autrichien compte réactiver une centrale à charbon fermée au printemps 2020 par un gouvernement qui voulait éliminer cette source d’énergie polluante et produire 100% d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2030. Il s’agit du site de Mellach. Avec le groupe Verbund, principal fournisseur d’électricité du pays, « il a été convenu de réactiver la centrale thermique » située à Mellach (sud), actuellement à l’arrêt, a annoncé la chancellerie dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de crise. L’objectif est « qu’elle puisse à nouveau produire de l’électricité, à partir du charbon, en cas d’urgence ». Le processus devrait prendre plusieurs mois, a précisé le ministère de l’Environnement interrogé par l’agence de presse APA.

Notre but premier est de sécuriser l’approvisionnement du pays, dont le gaz provient à 80% de Russie, a justifié le chancelier conservateur Karl Nehammer, qui gouverne avec les Verts. « Il s’agit de remplacer le gaz russe manquant par d’autres sources ou fournisseurs afin de pouvoir continuer à constituer des réserves ».

Au quatrième mois de la guerre en Ukraine, Moscou appuie là où cela fait mal et joue de la vulnérabilité énergétique des Européens, dont 40% du gaz brûlé vient habituellement de Russie. Après la réduction des livraisons de gaz observée la semaine dernière, le robinet russe est fermé en Pologne, Bulgarie et Finlande, et son débit est fortement réduit vers l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, tandis que plus aucun mètre cube n’arrive en France. Les pays comme l’Allemagne cherchent ainsi à pallier les baisses de livraison de gaz russe, quitte à recourir à des solutions peu écologiques, comme le charbon.

L’Autriche affichait à la mi-juin un taux de stockage de 39%, pour une capacité totale de 95 Térawatts-heure correspondant aux besoins annuels, soit un pourcentage supérieur à la moyenne de l’Union européenne (UE), selon le communiqué. Le gouvernement avait déjà présenté en mai un plan d’urgence, mais il a décidé d’aller plus loin alors que le géant russe Gazprom a annoncé ces derniers jours des baisses de livraison de gaz.

Le gaz ne manque pas pour l’instant pour la plupart des Européens, en période estivale, car il n’y a pas besoin de chauffer les bâtiments. Mais les réductions interviennent alors que les pays doivent profiter de l’été pour remplir leurs réserves, avec un objectif d’au moins 80% d’ici novembre dans l’Union européenne.

La France et l’Allemagne, parmi d’autres, veulent éviter la panique et rassurer leurs ci. L’UE est en moyenne à 52%, selon Gas Infrastructure Europe, ce qui est mieux que l’an dernier à la même époque, mais en dessous des deux années précédentes. La baisse des livraisons fait quoi qu’il en soit monter les prix, ce qui coûtera cher aux industriels, notamment en Allemagne.

par: Arab Observer

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