L’armée israélienne poursuit ses opérations militaires à Jénine

Neuf palestiniens tués et une centaine d’autres blessés à Jénine ; l’armée israélienne y mène depuis plus de 24h, l’une des opérations militaires les plus importantes de ces dernières années, dans cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. Officiellement, l’État hébreu parle de lutte « antiterroriste », terme utilisé pour qualifier les groupes armés palestiniens. Jénine et ses habitants sont bombardés, plongés dans l’enfer des combats.

« Nos forces sont entrées dans le nid de terroristes à Jénine (…), elles sont en train de détruire des centres de commandement et de s’emparer d’une quantité d’armes considérable », a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans un communiqué. Il s’agit d’« une guerre ouverte contre la population à Jénine », a dénoncé le ministère palestinien des Affaires étrangères.

Cela prendra le temps qu’il faudra, mais l’armée israélienne affirme être déterminée à éliminer tous les groupes armés palestiniens de Jénine. Une opération militaire meurtrière, un usage de la force disproportionné en milieu urbain. Au début de l’offensive, l’armée israélienne envoie d’abord des messages sur les téléphones des habitants : « Restez chez vous. Protégez votre famille. »

Frappes aériennes, échanges de tirs, gaz lacrymogène. Invivable, insoutenable. Les troupes israéliennes ordonnent finalement à une partie de la population de quitter Jénine. Des hommes, des femmes, leurs enfants dans les bras se précipitent dans les rues. L’image est forte. Triste symbole qui renvoie au passé.

Car à Jénine, il y a la ville, mais aussi le camp où vivent les descendants des Palestiniens chassés de leur terre en 1948, lors de la création d’Israël. « Ce sont des réfugiés, déplacés de force une seconde fois », s’insurgent des Palestiniens sur les réseaux sociaux. Au total, 3 000 des 18 000 habitants du camp de Jénine ont dormi cette nuit dans les écoles de la région.

Sur le front diplomatique, la Ligue arabe a annoncé une réunion d’urgence, ce mardi 4 juillet. La Jordanie et les Émirats arabes unis, pays arabes entretenant des liens diplomatiques avec Israël, ont dénoncé l’opération. Washington a pour sa part dit soutenir « la sécurité d’Israël et son droit à défendre sa population ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a, lui, exprimé sa « profonde inquiétude ».

 

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