Le Liban accusé d’avoir “expulsé par la force” près de 2.500 réfugiés syriens

Le Liban a “expulsé par la force” près de 2.500 réfugiés syriens depuis mai vers leur pays en guerre, a dénoncé mardi Amnesty International, appelant les autorités à mettre fin à ces expulsions.

Des chiffres obtenus par Amnesty de la Sécurité générale et du gouvernement libanais montrent que 2.447 Syriens ont été expulsés entre le mois de mai et le 9 août, a précisé l’ONG de défense des droits humains dans un communiqué.

Les expulsions ont commencé après que la Sécurité générale a commencé à mettre en oeuvre un ordre du Conseil supérieur de la défense –qui regroupe les principaux responsables du pays– d’expulser les réfugiés entrés illégalement dans le pays à partir d’avril, est-il ajouté dans le texte.

Il n’était pas clair dans l’immédiat si tous les Syriens expulsés mentionnés dans le communiqué étaient entrés par des voies illégales.

“Nous exhortons les autorités libanaises à arrêter ces expulsions de toute urgence”, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty.

“Toute tentative de faire retourner par la force les réfugiés est une violation flagrante des obligations de non refoulement par le Liban”, a-t-elle ajouté.

Avec une population de quatre millions d’habitants, le Liban dit accueillir entre 1,5 million et deux millions de Syriens, dont un million inscrits comme réfugiés auprès de l’ONU.

Régulièrement, des voix s’élèvent au sein de la classe politique et dans les médias pour réclamer leur départ, mettant en avant la fin des combats dans plusieurs régions syriennes et les blâmant pour les difficultés économiques du pays.

Récemment le gouvernement libanais a augmenté la pression sur les réfugiés pour les renvoyer en Syrie, craignant leur installation permanente sur son sol.

Des ONG ont notamment dénoncé l’ordre donné aux réfugiés de détruire leurs abris en dur, autorisant uniquement l’utilisation de bois et de bâches en plastique.

Depuis juin, plus de 3.600 familles ont vu leurs abris détruits dans la région orientale d’Arsal, selon la municipalité.

Plus tôt ce mois-ci, 350 structures ont été détruites par l’armée dans le nord du pays et des dizaines de personnes ont été arrêtées car elles ne possédaient pas de “permis de résidence légal”, ont dénoncé une cinquantaine d’ONG internationales.

Le ministère du Travail a par ailleurs sévi contre les travailleurs sans permis, des ONG dénonçant une action ciblée contre les Syriens.

La guerre en Syrie a débuté en mars 2011 après la répression meurtrière par le régime du président Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie.

Elle a fait plus de 370.000 morts et poussé des millions de personnes à l’exil pour fuir les combats. Certains réfugiés craignent de rentrer dans des zones revenues sous le contrôle du gouvernement ou dans des villes ayant subi de lourdes destructions.

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