Le lieutenant-colonel Damiba a été investi président du Burkina Faso

Après avoir été déclaré président du Burkina Faso il y a quelques jours, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi, mercredi 16 février, à la tête du pays, trois semaines après avoir pris le pouvoir par un coup d’État.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi, mercredi, président du Burkina Faso par le Conseil constitutionnel, trois semaines après avoir pris le pouvoir par un coup d’État.

“Je jure devant le peuple burkinabè (…) de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l’acte fondamental et les lois” du Burkina, a déclaré Paul-Henri Sandaogo Damiba en prêtant serment devant le Conseil constitutionnel, lors d’une cérémonie retransmise par la télévision nationale.

Il était vêtu d’un treillis militaire ceint d’une écharpe aux couleurs du Burkina Faso, la tête coiffée d’un béret rouge.

Lors de la prestation de serment, une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes civiles et militaires des jihadistes.

Aucun représentant étranger n’a assisté à la cérémonie de prestation de serment qui s’est tenue dans une petite salle du Conseil constitutionnel, où seule la presse officielle a été admise.

Plusieurs heures avant la prestation de serment, l’accès au Conseil était filtré par un important dispositif des forces de sécurité dressé dans un rayon de 100 m autour du siège de l’institution à Ouagadougou, a constaté un journaliste sur place.

Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir le 24 janvier à Ouagadougou après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé notamment de pas avoir mis fin à la violence terroriste qui frappe le Burkina Faso depuis près de sept ans.

Il a mis en place une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), qui a pour priorité “la sécurité”.

Dans sa seule allocution publique trois jours après le putsch, le lieutenant-colonel Damiba a affirmé avoir besoin des partenaires internationaux. Il a rapidement consulté les forces vives, partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, plutôt indulgentes à son égard.

Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements terroristes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts dans le pays et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

Suspendus des instances de la Cédéao, le Burkina Faso et les membres de la junte ont jusqu’à maintenant échappé à des sanctions supplémentaires. Une mission ministérielle ouest-africaine venue à Ouagadougou s’était réjouie que Paul-Henri Sandaogo Damiba soit “ouvert” au dialogue.

La Cédéao et l’Union africaine ont demandé à la junte un calendrier “raisonnable” pour le “retour à l’ordre constitutionnel” et la libération du président Kaboré renversé, qui se trouvait toujours mercredi en résidence surveillée dans une villa de Ouagadougou.

par: Arab Observer

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