Le ministre libanais Charbel Wehbé démissionne suite à ses déclarations contre le Golfe

Charbel Wehbé, chef de la diplomatie libanaise, a quitté le gouvernement mercredi 19 mai après des propos ayant provoqué la colère des monarchies du Golf. Le ministre libanais les a accusées de liens avec le groupe État islamique (EI).

Le ministre libanais avait entamé une altercation verbale avec l’analyste politique saoudien Salman Al-Ansari alors qu’ils étaient invités à la chaîne américaine «Al-Hurra», où Wahbe a insulté l’Arabie saoudite, qualifiant son invité de «bédouin».

Lundi soir, lors d’un débat sur une chaîne américaine en langue arabe, Charbel Wehbé avait fait allusion aux riches monarchies conservatrices comme responsables de la montée en puissance de l’EI. Il avait quitté le plateau furieux en lançant à son interlocuteur saoudien qu’il n’acceptait pas de «se faire insulter par un bédouin».

L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn mais aussi le Koweït ont convoqué le lendemain les ambassadeurs ou chargés d’affaires du Liban sur leur territoire. Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe a fustigé les déclarations du ministre libanais. Dans un communiqué, Ryad a ouvert le bal des critiques et «exprimé son rejet et sa condamnation» des «déclarations honteuses» du ministre. Les relations saoudo-libanaises sont tendues ces dernières années, Ryad déplorant notamment l’influence régionale du mouvement chiite Hezbollah, l’allié de son grand rival iranien.

Reçu par Michel Aoun, le président libanais, dont il est proche, Charbel Wehbé a demandé à être «déchargé de ses fonctions et de ses responsabilités», a-t-il indiqué dans une courte déclaration depuis le palais présidentiel. Il a justifié son départ en pointant du doigt «les derniers développements qui ont accompagné mes déclarations télévisées», assurant qu’il ne souhaitait pas que l’incident soit «utilisé pour nuire au Liban et aux Libanais».

L’affaire est d’autant plus embarrassante pour le Liban que ses responsables ne cachent pas dans leurs discours miser sur une potentielle aide financière du Golfe pour relancer une économie moribonde dans le pays en plein effondrement. Plus de neuf mois après l’explosion du 4 août au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et ravagé des quartiers entiers de la capitale, Saad Hariri, premier ministre désigné, n’arrive toujours pas à former un nouveau gouvernement, les principales forces politiques du pays restant absorbées par des marchandages interminables.

par: Arab Observer

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page