Amnesty International: Le Qatar doit protéger les droits des travailleurs étrangers

Le Qatar doit améliorer la mise en œuvre de ses réformes du droit du travail et mettre fin à l’impunité dont bénéficient les employeurs abusifs s’il veut tenir pleinement ses engagements en matière de protection des droits des travailleurs et des travailleuses.

Dans deux ans, les yeux du monde entier seront tournés vers le Qatar, le pays accueillera la prochaine Coupe du monde de football et loin des projecteurs, des milliers de travailleurs migrants sont soumis à des conditions de travail extrêmement difficiles, et des mesures doivent être prises.

A deux ans du coup d’envoi de la Coupe du monde, Amnesty International a publié une nouvelle analyse des progrès réalisés par le Qatar en ce qui concerne la refonte des dispositions encadrant le travail. L’Organisation a salué les réformes récemment adoptées, mais a émis une mise en garde, soulignant que pour nombre d’employées et employés migrants, les conditions de travail resteraient très difficiles tant que des mesures n’auraient pas été prises pour garantir les salaires et l’accès à la justice et pour empêcher l’exploitation du personnel domestique.

Ces dernières années, le Qatar a adopté une série de réformes majeures, notamment en modifiant la législation pour accorder aux travailleurs et aux travailleuses la liberté de mouvement et leur permettre une plus grande mobilité en matière d’emploi. Il a également promis de meilleurs salaires, ainsi qu’un accès facilité à la justice en cas d’atteintes aux droits. Cependant, nombre de travailleuses et travailleurs migrants n’ont pas encore bénéficié de ces évolutions.

« La portée de ces réformes positives reste trop souvent limitée en raison de leur faible mise en œuvre et du manque de volonté d’amener les employeurs abusifs à rendre des comptes. Le Qatar doit faire beaucoup plus pour veiller à ce que la législation ait un impact concret sur la vie des gens. »

« Il est indispensable d’amener les auteurs présumés à rendre des comptes pour mettre fin au cercle vicieux des atteintes aux droits. Le Qatar doit montrer aux employeurs aux pratiques abusives que leurs actes ont des conséquences, en vérifiant qu’ils respectent bien les lois et en sanctionnant pénalement ceux qui les enfreignent. Il est temps que le Qatar fasse clairement comprendre que les atteintes au droit du travail ne seront pas tolérées », a ajouté Steve Cockburn.

En tant qu’organisateur de la Coupe du monde, la FIFA a elle aussi pour responsabilité de veiller à ce que les droits humains soient respectés dans le cadre de la préparation et du déroulement de cet événement. Elle est notamment tenue d’amener ses partenaires de la Coupe du monde à rendre des comptes et doit user de son influence pour inciter le Qatar à réformer pleinement son organisation du travail.

Les associations de football doivent appeler la FIFA à user de sa voix, en privé et en public, pour appeler le gouvernement du Qatar à mener à son terme son programme de réforme du travail avant le lancement de la Coupe du monde.

par: Arab Observer

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