Le Tribunal spécial pour le Liban porte de nouvelles accusations contre un suspect du Hezbollah

Le Tribunal spécial pour le Liban , basé à La Haye, aux Pays-Bas, a annoncé lundi 16 septembre avoir inculpé Salim Jamil Ayyash. Ce membre du mouvement Hezbollah, déjà accusé d’avoir mené l’équipe qui a perpétré, le 14 février 2005, l’attentat contre l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, est inculpé pour trois autres attaques contre des hommes politiques libanais.
Le juge Daniel Fransen l’a inculpé « dans le cadre des attentats perpétrés contre Marwan Hamadé, Georges Haoui et Elias Murr » en 2004 et 2005, a déclaré le tribunal dans un communiqué. Il s’agit de la première affaire ouverte devant ce tribunal depuis sa création en 2007, en dehors du procès contre quatre suspects dans l’assassinat de Rafic Hariri.
Actuellement en fuite, Salim Jamil Ayyash, 55 ans, a été inculpé pour cinq chefs d’accusation, notamment commission d’actes de terrorisme et homicide intentionnel commis lors de trois attentats distincts.

La première attaque, le 1er octobre 2004 à Beyrouth, avait blessé le député druze et ex-ministre Marwan Hamadé, ainsi qu’une autre personne. Son garde du corps avait été tué.
La deuxième attaque, également à Beyrouth, le 21 juin 2005, avait tué l’ancien secrétaire général du Parti communiste Georges Haoui dans un attentat à la voiture piégée près de son domicile dans le quartier résidentiel de Wata Moussaytbeh.
Le ministre chrétien de la défense Elias Murr avait été blessé le 12 juillet 2005 dans un attentat à la voiture piégée dans la banlieue nord-est de Beyrouth, qui avait fait un mort et neuf blessés.
Rafic Hariri, premier ministre sunnite du Liban jusqu’à sa démission en octobre 2004, avait été tué en février 2005. Un kamikaze avait fait sauter une camionnette remplie d’explosifs au passage de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth. En plus de Rafic Hariri, l’attentat a causé la mort de 21 personnes et a fait 226 blessés.

Salim Ayyash est accusé d’avoir été à la tête de l’équipe qui a mené l’attaque. Deux autres hommes, Hussein Oneissi, 44 ans, et Assad Sabra, 41 ans, sont notamment poursuivis pour avoir enregistré une fausse cassette vidéo qui revendiquait le crime au nom d’un groupe fictif. Le dernier accusé, Hassan Habib Merhi, 52 ans, fait également face à plusieurs chefs d’accusation, dont complicité de perpétration d’un acte de terrorisme et complot en vue de commettre cet acte.

Cette inculpation intervient au moment où Washington, par la voix du secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient David Schenker, a mis en garde les alliés du Hezbollah au Liban, les menaçant de sanctions.
L’ancien ministre Wiam Wahhab, un allié du Hezbollah, a tweetté : « Nous ne sommes pas surpris que le tribunal international ait publié son acte d’accusation pour coïncider avec l’attaque de Washington [contre le Hezbollah] dans laquelle il utilise toutes ses armes. C’est un tribunal plein de mensonges et qui n’a aucune crédibilité. »

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