les députés tunisiens renversent le gouvernement Habib Jemli Soutenu par Ennahdha

Les députés tunisiens ont refusé la confiance au gouvernement proposé par le candidat du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, Habib Jemli, relançant les laborieuses négociations pour trouver un cabinet, trois mois après les élections législatives.

Au terme d’une longue journée de débats, 72 membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) se sont prononcé pour, 134 contre et trois se sont abstenus.

Ce rejet à l’issue de longues tractations jusqu’à la dernière minute ouvre la voie à un nouveau Premier ministre qui sera choisi par le Président Kaïs Saïed.

Ce dernier, conservateur sur le plan social mais indépendant farouche et très critique du système parlementaire, n’a pas d’allié naturel dans l’hémicycle.

Mais il est jugé plus proche des partis revendiquant les idéaux de la révolution de 2011, comme le parti nationaliste arabe Echaab et le Courant démocratique de l’ex-opposant Mohamed Abbou.

Il avait tenté de relancer des négociations avec ces partis et le parti laïc libéral Tahya Tounes du Premier ministre sortant Youssef Chahed quand Ennahdha tentait de trouver une coalition gouvernementale.

Mais aucune information n’a filtré sur les alliances envisageables maintenant qu’Ennahdha va se trouver ainsi marginalisée.

Pour sa part, le chef du Parti constitutionnel libre, Abir Moussi, a confirmé à Al-Ain News que la Tunisie ne peut pas être sauvée avec des ministres affiliés au mouvement Ennahda, dont les gouvernements ont depuis 2011 plongé la Tunisie dans la dette et les déficits commerciaux.

 Il a indiqué que la Tunisie ne peut pas être sauvée avec les mêmes éléments de “l’échec” des Frères musulmans complices du terrorisme.

 Dans le même contexte, le Secrétaire général du Mouvement populaire national, Zuhair al-Maghzawi, a confirmé que le mouvement de la Renaissance avait tenté de pénétrer les blocs parlementaires et de créer des crises au sein des partis d’opposition par des moyens “immoraux”, comme il le dit.

 Il a indiqué que l’approche d’Ennahda en matière de gouvernance n’en faisait pas de l’intérêt de la nation une priorité et faisait partie d’étranges projets pour la communauté politique tunisienne.

 Il est à noter que dans le cas où le gouvernement du Habib Jemli n’obtiendrait pas la confiance du Parlement, la constitution donne au président de la République le pouvoir de nommer une autre personnalité pour former un gouvernement alternatif dans un délai maximum de 60 jours.

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