Les dirigeants de l’UE réunis à Prague pour discuter de la flambée des prix de l’énergie

Les dirigeants de l’Union européenne (l’UE), réunis en sommet ce vendredi à Prague, tentent de surmonter leurs divisions pour esquisser une réponse commune à la flambée des prix de l’énergie.

L’économie du Vieux continent dépend totalement de ses importations d’hydrocarbures et souffre comme nulle autre des coupures de livraisons imposées par la Russie. Mais elle peine à trouver une parade commune, tant les intérêts divergent entre les pays qui misent sur le nucléaire comme la France, ceux qui comptent sur le charbon comme l’Allemagne, ou ceux qui sont historiquement liés aux hydrocarbures russes en Europe centrale.

« Nous avons besoin d’une meilleure coordination pour aider nos citoyens et nos entreprises », a plaidé le Premier ministre letton, Krisjanis Karins, avertissant contre toute tentation de cavalier seul, après le tollé provoqué la semaine dernière par le plan de 200 milliards d’euros de Berlin pour protéger son économie. « Au prétexte qu’un pays membre est capable d’emprunter plus, il ne doit pas pouvoir subventionner davantage ses entreprises et les rendre plus compétitives que celles des voisins », a-t-il dit.

« Soyez solidaires, dans les temps difficiles il faut s’accorder sur des mesures communes et non pas sur celles qui conviennent le mieux à un pays », a également lancé son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, à l’attention des Allemands.

Mme von der Leyen a confirmé qu’un « plafonnement des prix de l’énergie » serait débattu. « La question est comment et sur quels achats », a-t-elle précisé. Quinze États membres, dont la France, réclament une limitation des prix sur toutes les importations de gaz de l’UE, pour l’instant rejetée par Berlin.

« Cela sonne bien sur le papier, mais ça peut causer problème, a mis en garde le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. Peut-être qu’on aura un plafond sur les prix mais qu’on n’aura plus d’énergie, car nous ne sommes pas les seuls clients au monde ».

Aucune grande annonce n’est prévue vendredi, ce sommet informel ayant pour but de préparer des décisions attendues lors d’une prochaine réunion à Bruxelles les 20 et 21 octobre.

Les Européens doivent aussi composer avec les réticences de leurs fournisseurs. Vingt-trois pays producteurs de pétrole, Arabie saoudite en tête, ont annoncé mercredi une réduction drastique de leur production pour soutenir les prix, une aubaine pour Moscou et un camouflet aux Occidentaux. L’affaire souligne la difficulté des acheteurs à imposer leurs prix aux fournisseurs, fussent-ils « amis ».

Mme von der Leyen propose par ailleurs de développer les achats communs de gaz, mais aussi d’aller au-delà des 20 milliards d’euros de subventions européennes déjà adoptées pour les infrastructures visant à s’affranchir de Moscou alors que certains pays réclament de nouveaux financements mutualisés à l’échelle européenne. « Il n’y a pas de temps à perdre », a averti le président du Conseil européen, Charles Michel. Le patronat européen a averti fin septembre d’un risque « imminent » pour la survie de milliers d’entreprises.

Jusqu’ici, les Vingt-Sept se sont accordés pour prélever une partie des « superprofits » des producteurs d’énergie afin d’aider les consommateurs, ainsi que pour réduire ensemble leur consommation d’électricité et de gaz.

par: Arab Observer

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