Les États-Unis ont ordonné le départ de leurs employés en Éthiopie

Les Etats-Unis ont ordonné samedi le départ de leur personnel non-essentiel de leur ambassade en Ethiopie, où les combats ont redoublé cette semaine dans le nord du pays entre forces gouvernementales et rebelles tigréens qui menacent de marcher sur la capitale.

Cette décision a été prise « en raison du conflit armé, de troubles civils et de possibles pénuries », a précisé le département d’Etat américain dans un communiqué. Ces derniers jours, plusieurs pays (Arabie Saoudite, Norvège, Suède, Danemark…) ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays, en proie à une escalade guerrière.

Après avoir repris la région du Tigré en juin, le TPLF a progressé ces derniers mois notamment dans la région voisine de l’Amhara, où il a revendiqué le week-end dernier la prise de deux villes stratégiques.

Il a affirmé mercredi avoir atteint Kemissie, à 325 kilomètres au nord de la capitale Addis-Abeba, où il a rejoint des combattants de l’Armée de libération oromo (OLA), groupe armé de l’ethnie oromo avec lequel il est allié depuis août. Les deux organisations n’ont pas exclu de marcher sur la capitale. Le gouvernement dément, lui, toute avancée rebelle majeure ou menace sur Addis-Abeba.

Le gouvernement fédéral éthiopien, dirigé par le prix Nobel de la paix 2019 Abiy Ahmed, est en guerre depuis un an contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans le nord du pays.

Abiy Ahmed a déclaré samedi matin que les Ethiopiens doivent être prêts à « des sacrifices » pour « sauver » le pays. « Il y a des sacrifices à faire, mais ces sacrifices sauveront l’Ethiopie », a-t-il écrit sur Twitter, en assurant: « Nous avons plus d’alliés que ceux qui se sont tournés contre nous ».

Les deux camps restent sourds aux appels internationaux à un cessez-le-feu et à des négociations, relayés par l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman, présent depuis jeudi dans la capitale éthiopienne.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé vendredi « à mettre fin aux hostilités et à négocier un cessez-le-feu durable », dans une déclaration commune rare depuis le début des combats il y a un an. Le 4 novembre 2020, Abiy Ahmed a envoyé l’armée au Tigré pour destituer les autorités régionales issues du TPLF, qui défiait son autorité depuis des mois et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.

Ces déclarations interviennent au lendemain de la création d’une alliance, bâtie autour du TPLF, entre neuf organisations rebelles issues de diverses régions et ethnies d’Ethiopie.

Ce « front uni » a pour but de « renverser le régime » d’Abiy Ahmed, a déclaré Berhane Gebre-Christos, représentant du TPLF, lors de la signature de cette alliance à Washington. Le gouvernement, qui a décrété mardi l’état d’urgence dans tout le pays, assure qu’il va gagner cette « guerre existentielle ».

La porte-parole du Premier ministre, Billene Seyoum, a fustigé vendredi un « discours alarmiste » sur une progression rebelle, alimenté par une « désinformation » du TPLF destinée à créer « un faux sentiment d’insécurité ».

Ce conflit a également exacerbé les rivalités ethniques, notamment sur les réseaux sociaux où essaiment les discours guerriers et les appels à la haine

par: Arab Observer

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