Les ministres de l’Énergie de l’Union européenne conviennent de réduire la consommation de gaz

Les ministres de l’Énergie de l’Union européenne se sont accordés, ce mardi 26 juillet, pour réduire leur consommation de gaz de 15 % d’ici à la fin mars. Dans les faits, ce ne sera pas si simple.

Les ministres de l’Énergie de l’Union européenne (UE), réunis en Conseil à Bruxelles, se sont accordés mardi 26 juillet pour réduire leur consommation de gaz et ainsi éviter le risque de pénurie d’énergie dans certains pays membres.

Entre le 1er août de cette année et le 31 mars 2023, une baisse de 15 % de la consommation moyenne des pays européens est prévue, par rapport à la même période des cinq années précédentes.

Des dérogations ont cependant été prévues en fonction des réalités de chaque pays. Les États insulaires que sont Malte, l’Irlande et Chypre, ont le droit à une dérogation automatique. N’étant pas interconnectés aux réseaux gaziers d’autres États membres, leurs économies de gaz ne profiteraient à aucun pays de l’UE. Dans certaines circonstances, les pays Baltes, dont le système électrique est synchronisé avec celui de la Russie pourraient aussi être exemptés. « Si la Russie décide de les déconnecter, ces États doivent pouvoir utiliser l’ensemble des moyens à leur disposition afin de faire fonctionner leur réseau électrique », explique le ministre tchèque de l’Industrie Jozef Síkela, qui présidait les négociations, dans le cadre de la présidence tchèque de l’UE.

D’autres dérogations concernent les États membres ayant des interconnexions limitées avec un pays voisin, comme l’Espagne, le Portugal ou l’Italie qui a déjà annoncé que son effort se limitera à une réduction de 7 %. Le plan avait fait ces derniers jours l’objet de vives critiques notamment de la part des pays du sud, où le souvenir des plans de rigueur douloureux imposés par Berlin après la crise financière de 2008 est encore vif.

Les États faisant face à une pénurie d’électricité pour l’hiver pourraient utiliser davantage de gaz à des fins de production d’électricité. Avec la moitié de son parc nucléaire à l’arrêt, la France, qui avait affiché des critiques quant à ce plan, pourrait être concernée. D’autres exemptions sont envisagées pour entretenir les secteurs et chaînes d’approvisionnements les plus critiques qui utilisent le gaz, comme l’alimentation. « Malgré ces exceptions, je suis intimement convaincu que notre accord permettra de réduire nos consommations de gaz à un niveau nécessaire », assure Jozef Síkela.

Depuis le début de l’année, l’UE est parvenue à augmenter l’approvisionnement non russe en gaz naturel liquéfié de 19 %. L’Italie a, par exemple, réussi à réduire sa dépendance au gaz importé de Russie à désormais 25 % contre 40 % l’an dernier, grâce notamment à un accord important avec l’Algérie.

« Les décisions prises aujourd’hui nous assurent que nous ne ferons pas face aux conséquences dramatiques de la situation actuelle cet hiver », assure le ministre tchèque de l’Industrie Jozef Síkela. Mais comme l’explique l’économiste Phuc-Vinh NGuyen : « il y a une chose que ni l’UE ni Poutine ne peuvent prévoir, c’est la météo des prochains mois. En cas d’hiver rude rien ne dit que cet accord sera suffisant pour éviter une pénurie. »

Le géant russe Gazprom, a annoncé, lundi 25 juillet, qu’il allait diviser par deux ses livraisons quotidiennes à l’Europe via le gazoduc Nord Stream, dès ce mercredi 27 juillet. Dénonçant « un exemple de ce chantage que pratique la Russie à l’égard du marché gazier depuis le début de la guerre en Ukraine », les vingt-sept n’avaient plus le choix. Il faut éviter à tout prix le risque de pénurie dans certains pays, en particulier l’Allemagne, qui importe à elle seule presque un tiers du gaz russe consommé en Europe.

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