Liban: Manifestations contre le plan de désarmement du Hezbollah

Au Liban, des manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre la décision controversée du gouvernement de mettre en œuvre une proposition américaine visant à désarmer les mouvements de résistance anti-israéliens.
En voiture, en mobylette ou à pied, les manifestants ont sillonné les rues dans plusieurs villes, notamment à Beyrouth, dans le sud du Liban et dans la région orientale de la Bekaa, pour défendre le Hezbollah, exigeant du gouvernement l’annulation de cette décision qu’ils estiment compromettante pour la défense nationale face à l’agression israélienne. Pour eux, le désarmement du Hezbollah équivaut à rendre le Sud-Liban sans défense face aux attaques israéliennes incessantes.
Dans ce droit fil, le gouvernement s’est réuni jeudi pour l’examen d’un mémorandum apporté par l’émissaire américain, Tom Barrack, incluant un calendrier de désarmement. Lors de la réunion, quatre ministres, dont deux sont affiliés au Hezbollah, un au mouvement Amal, et un est indépendant, se sont retirés avant la fin de la séance pour protester contre la décision de désarmer le mouvement de résistance, rapporte la chaîne d’information Al-Manar.
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a cependant annoncé que les ministres avaient approuvé les objectifs de la proposition américaine, qui limiterait la possession d’armes à l’État.
Le gouvernement libanais prévoit de mettre en œuvre la proposition en restreignant l’usage des armes à six seules forces officielles d’ici la fin de 2025.
En réaction aux demandes de certains responsables politiques libanais de désarmer le Hezbollah, le secrétaire général du mouvement, Cheikh Naïm Qassem, a rejeté mardi les appels au désarmement de la Résistance libanaise, exhortant le gouvernement à donner la priorité à la lutte contre l’agression israélienne, qui perdure depuis des décennies et qui est à l’origine des problèmes du Liban.
Cheikh Qassem a souligné que la résistance est une question d’engagement nécessitant un consensus national, et non des décisions unilatérales.
La résistance est la pierre angulaire de l’accord de Taëf de 1989, qui a mis fin à des années de guerre civile, a-t-il fait remarquer.