L’ONU suspend les vols humanitaires vers le Tigré après une frappe aérienne

Les vols humanitaires à destination du chef-lieu de la région du Tigré, en Éthiopie, ont été suspendus par les Nations unies après que l’un de ses avions a été contraint de rebrousser chemin en raison de frappes aériennes, a fait savoir le porte-parole de l’Onu.

“Un vol du Service aérien d’aide humanitaire de l’Onu (UNHAS), qui avait été autorisé par les autorités fédérales à transporter 11 passagers d’Addis-Abeba à Mekele le 22 octobre, a reçu des instructions des contrôleurs de Mekele pour annuler l’atterrissage”, a-t-il indiquéle porte-parole du secrétaire général de l’Onu, Stéphane Dujarric.

Une nouvelle frappe aérienne menée par l’armée éthiopienne sur le Tigré a fait onze blessés et contraint un vol d’aide de l’ONU à rebrousser chemin, selon des médecins et des sources humanitaires.

L’ONU a dans la foulée décidé de suspendre ses deux vols par semaine vers le Tigré pour ses personnels humanitaires, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric lors d’un point presse.

Une porte-parole du gouvernement, Billene Seyoum, a affirmé que l’aviation éthiopienne a visé un centre d’entraînement des rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qui “servait également de plaque tournante dans les combats” menés par cette “organisation terroriste”.

Le vol de l’ONU qui a dû faire demi-tour en raison de la frappe vendredi transportait onze humanitaires, selon Gemma Connell, cheffe du bureau de coordination humanitaire des Nations unies pour l’Afrique de l’Est.

“Je peux confirmer que le gouvernement était informé de ce vol avant son décollage et peux aussi confirmer que le vol a dû faire demi-tour en raison des événements au sol”, a-t-elle ajouté.

Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a critiqué les forces aériennes gouvernementales pour avoir mis cet avion en danger.

“Nos unités de défense aérienne savaient que l’avion de l’ONU devait atterrir et il n’a pas été pris dans un échange de feu largement grâce à leur retenue”, a-t-il affirmé sur Twitter.

Ces frappes aériennes surviennent alors que des informations font également état d’intenses combats dans la région de l’Amhara, au sud du Tigré, où les rebelles du TPLF ont déclenché une offensive en juillet.

Lundi, l’aviation éthiopienne a mené deux frappes sur Mekele qui ont tué, selon l’ONU, trois enfants et blessé plusieurs personnes.

Mercredi, elle a bombardé des caches d’armes du TPLF à Mekele et dans la ville d’Agbe, située à environ 80 kilomètres à l’ouest, un responsable de l’hôpital de la ville a indiqué que cette frappe avait fait au moins huit blessés, dont une femme enceinte.

Une quatrième frappe a visé la capitale régionale jeudi sans faire de victime, selon les médecins et le TPLF.

par: Arab Observer

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