Nouvelle journée de mobilisation au Soudan

Déploiement des forces de sécurité, la coupure du réseau téléphonique et d'Internet

Nouvelle journée de mobilisation au Soudan, après cinq jours de répression meurtrière, les opposants au coup d’État militaire organisent, samedi 30 octobre, une nouvelle démonstration de force contre le général Abdel Fattah al-Burhane.

Après cinq jours de répression meurtrière, des milliers de personnes sont attendues dans les rues, au Soudan, samedi, pour protester contre le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane.

Samedi matin, le réseau téléphonique était déconnecté de même qu’internet. Les forces de sécurité étaient en grand nombre dans les rues et bloquaient les ponts reliant la capitale, Khartoum, aux villes voisines. Elles ont établi des points de contrôle dans les rues principales, fouillant au hasard les passants et les voitures.

Mais le risque d’un nouveau bain de sang dans un pays miné par les conflits n’entame en rien la détermination des manifestants, assure la militante prodémocratie Tahani Abbas.

Les militaires ne nous dirigeront pas, voilà notre message, explique-t-elle. Et la manifestation du million promise sur les réseaux sociaux et dans des graffitis sur les murs de Khartoum, où les autorités ont coupé l’internet, n’est qu’un premier pas.

Car dans un pays dirigé quasiment sans interruption depuis son indépendance il y a 65 ans par des militaires, la rue a décidé de dire non au général Burhane qui a dissous lundi les institutions du Soudan et arrêté la plupart des dirigeants civils.

La réponse de la junte sera scrutée dans le monde entier, a déjà prévenu un haut responsable américain : “Ce sera un vrai test sur les intentions des militaires”, a-t-il dit, mettant en garde contre un déchaînement de violence.

L’envoyé spécial du Royaume-Uni pour le Soudan et le Soudan du Sud, Robert Fairweather, a exhorté la sécurité soudanaise à “respecter la liberté et le droit d’expression” des manifestants. “Manifester pacifiquement est un droit démocratique fondamental. Les services de sécurité et leurs dirigeants seront responsables de toute violence envers les manifestants”, a-t-il déclaré sur Twitter.

Depuis cinq jours, les Soudanais sont entrés en “désobéissance civile”, juchés sur des barricades. Face à eux, les balles réelles ou en caoutchouc et les grenades lacrymogènes des forces de sécurité ont plu, fauchant déjà huit d’entre eux, sûrement plus selon des médecins.

De fait, dès vendredi soir, les États-Unis exhortaient l’armée à la retenue. Cette journée, a affirmé un haut responsable, “sera un vrai test sur les intentions des militaires”. Le chef de l’ONU Antonio Guterres a, lui, enjoint “les militaires à ne pas faire davantage de victimes”.

Ce putsch a coupé court aux espoirs d’élections libres fin 2023 et plongé le pays, qui appartient à une région déjà instable, dans l’inconnu. Tenant bon malgré les rafles, de nombreuses institutions publiques ont annoncé rejoindre la “désobéissance civile” qui a transformé Khartoum en ville morte depuis cinq jours.

par: Arab Observer

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