Panique bancaire et mesures américaines pour stabiliser le système bancaire

Les mesures américaines pour rassurer sur la stabilité du système bancaire après plusieurs faillites permettent à Wall Street de se stabiliser lundi, sans convaincre en Europe, où les marchés ont fini en forte baisse, plombés par le secteur financier.

Les investisseurs demeurent fébriles et les cours volatils malgré les efforts des autorités américaines afin d’éviter la contagion après la faillite de trois banques américaines.

Après une ouverture en berne et deux séances de fort recul, Wall Street était stable vers 17H10 GMT, après avoir tenté un rebond plus vigoureux: le Dow Jones perdait 0,18%, le S&P 500 0,10% et l’indice à technologique Nasdaq prenait 0,55%.

Les places européennes ont repris quelques couleurs depuis leur plus bas en début d’après-midi, mais ont toutefois fini en forte baisse: le CAC 40 a perdu 2,90% à Paris, le Dax à Francfort 3,04% pour finir sous 15.000 points et le FTSE 100 à Londres a lâché 2,58%, tandis que la Bourse de Milan a fini en baisse de 4,03%.

Les investisseurs se ruaient sur le marché de la dette, perçu comme des placements refuges en cas de crise: certains titres d’États, notamment la dette à court terme des États-Unis, affichaient des baisses historiques.

Les Américains peuvent “avoir confiance” en un système bancaire “solide”, a déclaré le président Joe Biden, assurant qu’il ferait “tout ce qui est nécessaire” pour qu’il en reste ainsi.

Dimanche, les autorités avaient déjà annoncé que les dépôts de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB) allaient être garantis dans leur intégralité et la Réserve fédérale américaine (Fed) s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques pour honorer les demandes de retraits.

Au supplice vendredi, les valeurs bancaires européennes ont de nouveau chuté lundi, avec un mouvement encore plus marqué pour les banques perçues comme moins solides: l’allemande Commerzbank a dévissé de 12,71%, tandis que Crédit Suisse a lâché 9,58%. Les françaises BNP Paribas et Société Générale ont reculé de 6,80% et 6,23% et l’italienne Unicredit de 8,49%.

A Londres, le géant bancaire HSBC, qui a acheté lundi la branche britannique de Silicon Valley Bank (SVB) pour une livre symbolique, a perdu 4,13% à 568,10 pence. Standard Chartered (-6,89% à 688,80 pence) et Barclays (-6,31% à 147,48 pence) ont également souffert.

Face à cette crise dans le secteur bancaire, “les investisseurs ont réévalué complètement leurs anticipations de hausse des taux” de la Fed, explique Quentin Doulcet, analyste de Myria AM.

“Il est donc douteux que le rythme de la politique monétaire restrictive puisse être maintenu à ce rythme élevé”, confirme Konstantin Oldenburger, de CMC Markets.

Les marchés anticipent désormais un ralentissement de la cadence des hausses de taux de la Fed lors de la prochaine réunion, les 21 et 22 mars.

En Europe, “il est difficile de voir pourquoi la BCE ne réaliserait pas la hausse prévue de 50 points de base”, mais les colombes, partisans d’une politique monétaire accommodante, ont “plus d’arguments” pour la suite, estime Carsten Brzeski, économiste à ING.

Les taux souverains chutaient sur le marché obligataire lundi. Le taux d’intérêt pour l’emprunt à 10 ans américain était de 3,51%, contre 3,70% vendredi à la clôture, tandis que le taux à deux ans connaissait une chute inédite depuis 2008, de près de 50 points de base à 4,12%.

Le dollar reculait face aux autres monnaies: l’euro reprenait 0,89% à 1,0738 dollar et la livre 1,06% à 1,2157 dollar.

Le bitcoin s’envolait de 12% à 24.100 dollars, porté par l’espoir de conditions monétaires plus souples et l’affaiblissement du dollar.

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