Qatargate: Le Parlement européen lève l’immunité de deux députés

Nouveau rebondissement dans l’affaire dite du « Qatargate ». Le Parlement européen a annoncé lundi 2 janvier avoir lancé une procédure d’urgence pour lever l’immunité de deux eurodéputés à la suite d’une demande des autorités judiciaires belges et dans le cadre d’une enquête pour corruption au sein de l’institution impliquant le Qatar.

« La corruption ne peut pas payer et nous ferons tout pour la combattre », a annoncé dans un communiqué la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, assurant que l’institution a fait « tout ce qui était en son pouvoir pour aider les enquêtes en cours » depuis « le début » de l’affaire. « Nous continuerons à veiller à ce qu’il n’y ait pas d’impunité. Les responsables trouveront ce Parlement du côté de la loi », a ajouté Mme Metsola.

Les deux élus concernés sont l’Italien Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella, tous deux appartenant au groupe S&D (sociaux-démocrates), selon des informations des médias belges Knack et Le Soir et de l’Agence France-Presse, qui s’appuie sur des sources proches du dossier.

En décembre, les médias belges Knack et Le Soir révélaient que le parquet belge enquêtait sur une possible affaire de corruption au Parlement européen, dans laquelle le Qatar et le Maroc auraient approché des députés européens dans le but d’influencer les décisions économiques et politiques de l’institution.

Andrea Cozzolino et Marc Tarabella sont tous deux visés dans le cadre de l’enquête qui a conduit les enquêteurs belges à arrêter le 9 décembre la vice-présidente de l’institution, l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili. Le compagnon de cette dernière, l’Italien Francesco Giorgi, qui est par ailleurs l’assistant parlementaire de M. Cozzolino, l’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, et un responsable d’ONG, Niccolo Figa-Talamanca, comptaient également parmi les personnes interpellées.

Ces quatre personnalités ont été inculpées pour « appartenance à une organisation criminelle », « blanchiment d’argent » et « corruption », dans un scandale qui a provoqué une onde de choc au Parlement européen et des tensions entre le Qatar et l’Union européenne. Mme Kaili n’a pas bénéficié de son immunité parlementaire car l’infraction avait été constatée en flagrant délit, des « sacs de billets » étant découverts dans son appartement. Elle a été déchue le 13 décembre de son titre de vice-présidente du Parlement européen par un vote à la quasi-unanimité des eurodéputés.

En Belgique, l’enquête a donné lieu à vingt perquisitions entre le 9 et le 12 décembre, y compris au sein du Parlement européen. Le domicile de Marc Tarabella avait été perquisitionné le 10 décembre dans ce cadre, selon une source judiciaire.

Au total, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, d’après une source judiciaire, saisis aux domiciles de M. Panzeri et de Mme Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.

Roberta Metsola communiquera formellement la demande de levée d’immunité aux eurodéputés lors de leur prochaine session plénière, le 16 janvier à Strasbourg. La commission parlementaire des affaires juridiques devra ensuite l’examiner, à huis clos, et prononcer une proposition de décision, qui fera in fine l’objet d’un vote de tous les eurodéputés en plénière.

La présidente du Parlement « a demandé à tous les services et commissions de donner priorité à cette procédure, en vue de sa conclusion au 13 février », précise le communiqué. Elle y présente également des « propositions de réforme » qui doivent être présentées « dans les semaines à venir », pour « une révision des règles actuelles et l’amélioration des systèmes internes, notamment en matière de contrôle ».

par: Arab Observer

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